Oui, voilà autre chose !
Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
direction@letempsmag.ma
Oui, comme on le soulève sur notre couverture et au préambule de notre dossier central, voilà autre chose ! Comme si le «Covid-19», la sécheresse, le renchérissement du coût de la vie, la récession et les effets de la guerre en Ukraine ne suffisaient pas, la variole du singe s’invite elle aussi dans notre quotidien. Elle accentue notre stress et alimente nos incertitudes. Les autorités médicales, ministère de la Santé en tête, ont beau rassurer les Marocains depuis le début de cette semaine, l’alerte n’en est pas moins forte. C’est, en effet, toute la question des capacités de notre système de santé qui est désormais posée ! La résilience a ses limites. Les stratégies de riposte ont leur coût. Les ressources ne sont pas inépuisables. Le Maroc a-t-il les moyens d’une nouvelle crise ? Une de plus ? La question se pose et s’impose depuis quelques jours.
Notre Ministre de la Santé rappelle, cette semaine, l’importance de la souveraineté sanitaire du Royaume, érigée en priorité nationale depuis l’avènement du coronavirus. Khalid Aït Taleb a insisté, mercredi dernier, sur le caractère crucial de cette souveraineté, lors d’un débat sur ce même thème organisé par l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques, à l’occasion du 16ème anniversaire de sa création. Le thème était quasi-prémonitoire : «La recherche scientifique biomédicale et l’innovation technologique au service de la lutte contre les pandémies». Le Ministre a estimé que la réalisation de la souveraineté sanitaire contribue à protéger le pays contre les crises économiques, sociales et politiques. Il ne pensait pas si bien dire…
Motiver le personnel médical, s’ouvrir aux investissements privés, s’appuyer sur les compétences étrangères et réaliser une bonne régionalisation de la gestion des ressources humaines, voilà quelques ingrédients à réunir pour cette fameuse résilience dont on parle tant depuis deux ans. Autrement dit, depuis que le Maroc a changé de logiciel dans sa gestion de la santé publique. Ou du moins, dans la hiérarchisation des priorités de celle-ci. Le chantier de la généralisation de la protection sociale n’a pas d’autre finalité !
Pour en revenir à la «Monkeypox», anglicisme qualifiant la variole du singe, les autorités médicales au Maroc se veulent rassurantes mais vigilantes aussi. Et elles recommandent aux citoyens la même vigilance en mettant en place un plan national de surveillance et de riposte contre cette nouvelle maladie. En coordination avec les structures sanitaires publiques, privées et militaires, la Direction de l’Épidémiologie, relevant du ministère de la Santé et de la Protection sociale, a mis en place, cette semaine, un dispositif de surveillance ad hoc. Nous en faisons état dans notre article posté jeudi sur notre Site en ligne. Nous revenons, par ailleurs, sur l’actualité de cette variole simiesque dans le dossier central de ce numéro. L’actualité évoluant rapidement, nous y reviendrons la semaine prochaine dans un autre dossier pour coller aux événements. Prenez bien soin de vous et des vôtres !
