L’économie marocaine subit une importante «inflation importée»

L’économie marocaine subit «une inflation importée importante» dans un contexte mondial où l’inflation risque de s’installer durablement. C’est ce qui ressort d’une publication de CDG Capital Insight, intitulée «Obligations indexées sur l’inflation : opportunité pour le marché financier marocain». Le document indique que «La configuration au Maroc est très différente de celles qui se présentent aux Etats-Unis ou en Europe. Nous n’observons ni une inflation liée à la demande ni un fort accroissement des crédits accordés aux ménages, mais il demeure que nous connaissons depuis la fin de l’année 2021 une envolée surprenante de l’inflation, alimentée par la composante importée, le renchérissement des prix des matières premières et énergétiques, ainsi qu’un choc d’offre sur les prix des produits alimentaires frais en résultat du mauvais déroulement de la campagne agricole 2021-2022».
Les analystes de CDG Capital Insight soulignent que cette inflation importée est en train d’éroder les marges des entreprises non financières et l’épargne des ménages par un double effet : celui de la hausse des prix de l’énergie, des matières premières et des produits de consommation importés, et celui de l’érosion de la valeur réelle de l’épargne constituée.
Le contexte inflationniste global résulte d’effets réputés jusqu’à récemment comme étant transitoires, relèvent les auteurs de la publication, précisant qu’il est en effet communément imputé à la perturbation des chaînes logistiques suite à la pandémie, aux répercussions monétaires des Banques Centrales dans la majorité des pays industrialisés et à la guerre en Ukraine. «L’argumentaire courant semble, en effet, avancer que le resserrement de ces politiques monétaires expansionnistes ainsi que la normalisation des chaînes logistiques devraient permettre de maîtriser cette inflation galopante assez rapidement», ajoutent les experts. Il n’en reste pas moins que la forte reprise des marchés de l’emploi aux Etats-Unis notamment, dont le taux de chômage a baissé à 3,6% enregistré à fin mars 2022, ainsi que dans la zone Euro avec un niveau de chômage historiquement bas de 6,8% à fin mars 2022, indique une remontée des salaires qui, elle-même, serait en passe d’exacerber davantage l’inflation des prix. Ceci accroîtrait le risque d’un dérapage durable de l’inflation sur les moyen et long termes.
C. A.