Le Festival International du Film de Marrakech (FIFM) a choisi de conclure son édition 2025 avec «Palestine 36», nouveau long-métrage de la réalisatrice palestinienne Annemarie Jacir. Présenté en première mondiale à Toronto (Canada) avant de rejoindre la sélection marocaine, le film replonge dans la grande révolte arabe de 1936 contre le mandat britannique, événement fondateur et pourtant peu représenté au cinéma.
À travers une fiction historique nourrie d’archives et de reconstitutions minutieuses, la réalisatrice retrace l’émergence d’une conscience collective palestinienne face à la colonisation. Avant la séance, Annemarie Jacir a présenté son film avec une grande émotion, saluant l’accueil du public et exprimant sa gratitude envers le Maroc. Elle a souligné les liens culturels profonds qui unissent la Palestine et le Maroc et s’est dite honorée de clore la 22ème édition du FIFM. La cinéaste a rappelé également son intention de «retrouver des voix et des visages qu’on a tenté d’effacer», faisant de «Palestine 36» un geste de mémoire autant qu’un acte politique.
Figure majeure du cinéma palestinien, Annemarie Jacir fut la première femme de son pays à réaliser un long-métrage, «Le Sel de la Mer», et à représenter la Palestine aux Oscars. Avec «Palestine 36», elle signe une fresque tournée vers l’histoire, portée par un casting international comprenant Hiam Abbass, Saleh Bakri, Dhafer L’Abidine mais aussi Jeremy Irons.
Situé en 1936, le film replonge, à travers ses personnages ; paysans, citadins, intellectuels et figures d’occupation, dans la révolte arabe contre le mandat britannique en Palestine. Entre villages en résistance, rues d’Al-Qods et tensions politiques grandissantes, tourné entre réalisme historique, fiction et travail documentaire, «Palestine 36» revisite une période fondamentale souvent absente des représentations cinématographiques.
LAIDIA FAHIM
