Tanger-Tarifa, une traversée entre deux pays, deux continents

Dans la lumière dorée du petit matin, ce 25 juin, le port de Tanger Ville s’active en douceur. À deux pas de la médina, la gare maritime est le point de départ d’une liaison singulière entre l’Afrique et l’Europe. Direction Tarifa, en Espagne, à bord du ferry rapide «Jaume» opéré par la compagnie Baleària.
Après les contrôles d’usage, les passagers (familles, voyageurs en solo ou touristes en transit) embarquent dans une atmosphère sereine. Le navire, à la ligne épurée et à la coque blanche éclatante, offre un cadre confortable : salons climatisés, bar-cafétéria, écrans d’information et terrasse extérieure. L’intérieur, lumineux et fonctionnel, est pensé pour une traversée efficace.
Le départ se fait sans heurt. Très vite, le ferry prend de la vitesse et fend les eaux du détroit de Gibraltar. Peu après, l’équipage propose exceptionnellement une visite de la cabine de pilotage. Le Capitaine, Marco Bertini, y supervise les opérations depuis une console équipée de radars et d’instruments de navigation de dernière génération. «La traversée semble simple, mais elle ne l’est pas toujours», confie-t-il. «Ici, les vents atlantiques rencontrent ceux de la Méditerranée. En hiver, cela peut créer des conditions particulièrement instables». Malgré ces défis, le professionnalisme de l’équipage et la technologie embarquée assurent une navigation fluide.
Tout au long de l’expérience, nous avons été accompagnés par Enric Abenoza, responsable Communication et Relations publiques chez Baleària, ainsi que Paula Nieto Diaz, en charge de la Communication et des Médias Sociaux au sein de la compagnie. Leur disponibilité et leurs explications ont permis de mieux saisir les enjeux stratégiques et environnementaux de cette liaison.
À l’horizon, la côte andalouse se dessine rapidement. En moins d’une heure, le port de Tarifa apparaît, marquant l’arrivée sur l’espace européen. La ville, connue pour ses plages et ses ruelles blanches, s’ouvre aux visiteurs le temps d’une escale.
Le trajet retour vers Tanger s’effectue en fin d’après-midi, à bord d’un autre navire, l’«Avemar Dos». Tandis que le soleil décline, l’ambiance à bord est plus calme. Quelques passagers profitent du pont pour admirer la mer aux reflets cuivrés. À l’approche des côtes marocaines, les lumières de Tanger se dessinent à l’horizon. Une heure plus tard, le ferry accoste en douceur. Le voyage prend fin, mais la traversée laisse l’impression d’un pont entre deux mondes.
La liaison Tanger-Tarifa ne se limite pas à un simple trajet maritime. Elle incarne un lien économique, culturel et symbolique entre deux pays, deux continents.
LAIDIA FAHIM