RAM-ONMT LE PARALLÉLISME DES FORMES

PAR HASSAN EL ARCH
Le couple RAM-ONMT fonctionne bien, en définitive ! Qu’on le veuille ou non, leur synergie est inédite. C’est peut-être un des effets collatéraux positifs de la «Covid-19» : un Office et un transporteur aérien, tous les deux établissements publics, agissant en binôme qui se comprend parce qu’il se complète. Ou se complète parce qu’il se comprend. Les deux points de vue tiennent la route… Dans les annales de l’Administration marocaine, les exemples sont plutôt rares d’un tel «feeling». Pandémie et crise multisectorielle obligent, ces deux vecteurs du développement touristique au Maroc étaient condamnés à faire alliance et à donner l’exemple. Une alchimie qui fonctionne bien pour le moment (croisons les doigts), mais qui n’est point le fruit de simples contingences.
Le profil même des deux patrons, leur cursus académique, leur vision et leur style de management les prédestinaient à créer les lignes de rupture qui attirent aujourd’hui l’attention. Le Président de Royal Air Maroc comme le Directeur Général de l’Office National Marocain du Tourisme sont tous deux des managers jeunes. Pas encore la cinquantaine. Ils sont même très proches par l’âge, environ 48 ans, et n’ont pas que la fraîcheur du corps et de l’esprit en commun. Leur formation puis leur parcours professionnel tiennent dans des CV qui feraient saliver les cabinets de chausseurs de têtes, ici et ailleurs.
Abdelhamid Addou a été nommé par le Souverain, le 8 février 2016, aux commandes de la RAM. Adel El Fakir a été adoubé, le 21 juin 2018, patron de l’ONMT. Un fauteuil directorial occupé, quelques années auparavant par… Abdelhamid Addou. Le Président de la RAM a été formé à la prestigieuse École Mohammadia d’Ingénieurs et s’est fait remarquer par de brillants états de services chez Procter & Gamble, Coca-Cola, Royal Air Maroc (déjà) et Orange Maroc du temps où cet opérateur s’appelait Méditel.
Le Directeur Général de l’ONMT est passé par le moule de l’ISCAE avant d’affûter ses armes à l’Université Toulouse 1 Capitole puis à l’École des Ponts Paris Tech. Ses états de services l’ont propulsé, lui aussi, au devant de la scène chez la Fromagerie Bel, Coca-Cola et la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision. En janvier dernier, à la veille du raz-de-marée «Covid-19», il a été élu par les professionnels du tourisme au Maroc Personnalité de l’Année 2020 dans son secteur.
On l’aura compris, les deux dirigeants sont des marketeurs purs et durs. Ils ont mis le curseur, dès le début de leur mandat, sur ce qui crée réellement la disruption dans le métier : la centralité du client-roi et l’audace dans la posture. Le courage aussi d’en payer le prix en termes d’impopularité, lorsque vient le moment du scalpel et des décisions «chirurgicales». Abdelhamid Addou en a fait l’expérience en tenant tête, depuis deux ans, à la puissante corporation des pilotes de ligne. Et son management a payé. On ne souhaite pas la même saga à Adel El Fakir dans un ONMT où les turbulences sociales tiennent plutôt de l’anecdote…
Face à la crise sanitaire et ses répercussions économiques et sociales, les deux managers d’emploient aujourd’hui à réinventer un avenir pour le tourisme. Marketeurs dans l’âme, ils sont attendus sur le terrain des résultats. 2020 s’achève sur toutes les fausses et tristes notes que l’on connaît, conjoncture covidienne oblige. Espérons que le couple RAM-ONMT nous donnera en 2021 des raisons de croire à la relance. On en a envie. On en a besoin.