Le business des métiers de bouche aura repris des couleurs en ce Ramadan béni qui s’achève ! Les boulangeries et pâtisseries ont fait 30% à 40% mieux que l’année dernière. Pourvu que la tendance perdure à la saison estivale.
En ce mois sacré de Ramadan, la table du Ftour des Casablancais, à l’instar de toutes les familles marocaines, offre une variété de saveurs et de délices composés notamment de plats traditionnels et de pâtisseries maison, mais également de produits revisités par les grandes boulangeries de la métropole qui connaissent une grande affluence durant ce mois béni. Saida, une fonctionnaire qui habite le quartier de Californie, se rend chaque jour à 15h chez son boulanger pour s’approvisionner en viennoiseries, «Briouates» et autres mini-pizzas. «S’il est vrai que pour la femme marocaine, le Ramadan est l’occasion propice pour montrer son savoir-faire culinaire en préservant les plats traditionnels, elle se voit obligée de recourir aux boulangeries pour acheter de la viennoiserie, «Mhencha» ou autre pain complet, car elle n’a plus le temps pour tout préparer à la maison, comme cela était le cas dans le passé», confie-t-elle. Pour cette quadragénaire, les boulangeries de la métropole offrent une grande variété de gâteaux et autres délices. «J’y trouve les recettes traditionnelles, mais aussi modernes», indique-t-elle, soulignant que pour celles et ceux qui manquent de temps, les boulangeries offrent des variétés d’aliments sucrés et salés irrésistibles !
30% à 40% de plus !
De son côté, Réda, trentenaire célibataire et client fidèle d’une grande boulangerie de la place, estime que les produits offerts par les boulangeries-pâtisseries répondent largement à la demande du consommateur. «On y trouve de tout, «Chebakia», «Briouates» et viennoiseries», assure ce jeune qui peut goûter à tout, même vivant loin de sa famille.
Dans un entretien à la MAP, Said Moueden, manager dans une grande pâtisserie, explique que durant ce mois sacré, les clients viennent s’approvisionner particulièrement en début d’après midi. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. La demande va plus vers le pain (pain complet, baguette…), les viennoiseries et les produits salés, indique-t-il, notant que cette année, la demande est plus forte par rapport à l’année dernière où tout le secteur a souffert du manque de clientèle à cause du confinement imposé par les autorités sanitaires. «Actuellement, nous enregistrons une nette augmentation, 30% à 40%, par rapport à la même période de l’année dernière, mais toujours en baisse par rapport à 2019», fait-il savoir, soulignant que l’offre de cette structure qui emploie 70 personnes, couvre largement la demande.
Pour sa part, le Président de la Fédération Nationale des Boulangeries et Pâtisseries (FNBP), Lhoucine Azaz, explique qu’à l’approche de l’Iftar, les clients viennent s’approvisionner en aliments nécessaires pour garnir leurs tables. Également Vice-Président du Réseau Bio-Professionnel des Céréales, il fait savoir que les impacts du confinement sanitaire ont poussé les acteurs du secteur, à l’instar des autres composantes de la société, à revoir leur mode de gestion. La rationalisation des dépenses constitue un pari à gagner à cause des contraintes qu’a connues le secteur, en lien avec l’augmentation des coûts, l’arrêt du travail imposé par les mesures préventives et la baisse de la demande chez les propriétaires de cafés, de restaurants et des traiteurs qui constituent les principaux clients.
BOUCHRA NAJI (MAP)
