L’Ambassadeur de Suisse au Maroc, à coeur ouvert
Hier mercredi, la Scuola Cantorum Basiliensis a interprété des polyphonies religieuses de l’Europe du 15ème siècle, dans le cadre du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde. En collaboration avec l’Ambassade de Suisse au Maroc et la Scuola Cantorum Basiliensis de Suisse, un ensemble composé des professeurs Marc Lewon et Baptiste Romain, ainsi que de quatre étudiants en chants (Karin Weston, Ivana Ivanovic, Arthur Baldensperger et Martin Kautzsch), a présenté la richesse de la polyphonie sacrée du 15ème siècle. Gilles Binchois était une figure majeure de cette période historique, influençant largement la musique bourguignonne avec ses œuvres, souvent reprises et parodiées. Le programme a intégré également des compositions de Zacara Da Teramo et Johannes Ciconia, basées sur le Codex Krasinski de Cracovie, un manuscrit musical précieux du début du 15ème siècle. Ce Codex, ayant échappé à la destruction durant la Seconde Guerre mondiale, est maintenant conservé à la Bibliothèque Nationale de Pologne.
Nous avons rencontré, à cette occasion, l’Ambassadeur de Suisse au Maroc, Guillaume Scheurer, qui nous a accordé la déclaration suivante : «J’ai eu le privilège, dès vendredi, lors de la soirée d’ouverture, d’assister à une performance extraordinaire créée pour l Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde, en présence de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa. Ce soir encore, le concert m’a semblé tout à fait exceptionnel, avec une excellente participation du public marocain, qui a découvert la musique sacrée du Moyen Âge européen grâce à l’école Scuola Cantorum Basiliensis. Cette institution, située à Bâle, en Suisse, est spécialisée dans les musiques du 9ème au 19ëme siècles, en mettant un accent particulier sur la musique médiévale et renaissante. J’ai trouvé cette découverte musicale vraiment fascinante, et je crois que beaucoup de spectateurs ont également été charmés par cette musique douce, harmonieuse et polyphonique, interprétée par des voix exceptionnelles. L’école est particulièrement intéressante car elle accueille 200 élèves par an venus du monde entier, leur offrant l’opportunité de se perfectionner dans l’art de la musique ancienne sous la tutelle de professeurs de grande qualité. Ce spectacle s’intégrait parfaitement dans le cadre du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde et de la thématique andalouse mise à l’honneur. Les instruments joués, comme le luth, qui a voyagé du Maroc à travers l’Espagne avant d’atteindre l’Europe, et l’archet, ancêtre du violon, sont des inventions andalouses. Il y avait donc ce lien magnifique entre les cultures, illustrant parfaitement l’esprit de Fès. En somme, ce fut une très belle soirée».
Propos recueillis par LAIDIA FAHIM