Frappée par le vieillissement de sa population, le manque de main-d’œuvre qualifiée et les pertes humaines à cause de la pandémie, l’Allemagne a adopté dernièrement un nouveau cadre juridique pour faciliter l’entrée sur son territoire aux personnes étrangères qualifiées, détentrices d’un diplôme de qualification professionnelle reconnu par les autorités locales ou d’un diplôme d’études supérieures, afin d’occuper un poste de travail ou de rechercher un emploi.
Aujourd’hui, des centaines de milliers d’emplois sont vacants au sein de l’économie allemande. Pour combler ce déficit, le géant européen a manifesté sa volonté, notamment lors de rencontres avec des officiels marocains, de créer des centres de conseil pour attirer des travailleurs qualifiés de neuf pays hors de l’Union Européenne, ciblant le Maroc, le Ghana, la Tunisie, l’Égypte, la Jordanie, le Nigeria, l’Irak, le Pakistan et l’Indonésie. Un budget de 150 millions d’euros sera consacré à cette fin.
Le Ministre allemand du Travail, Hubertus Heil, a déclaré tout récemment que le nouveau cadre juridique est «une législation moderne en matière d’immigration». Cette réforme phare du gouvernement d’Olaf Scholz, adoptée en Conseil des ministres, allège fortement les conditions d’accès au marché du travail. Ainsi, la présentation d’un contrat de travail ne sera plus nécessaire pour venir en Allemagne. Mieux encore, le candidat à l’immigration économique pourra obtenir un visa de six mois, renouvelable une fois, pour rechercher du travail en Allemagne, à condition de disposer des fonds nécessaires pour subvenir à ses besoins. L’exigence linguistique ne sera plus de mise aussi, car il suffira de prendre des cours de langue une fois sur le territoire allemand. Dans le même sillage, les procédures de reconnaissance des diplômes étrangers seront simplifiées.
C. A.
