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Fake News: ce que recommande le Conseil Économique, social et Environnemental

Ahmed Réda Chami, Président du Conseil Économique, social et Environnemental (CESE), a présenté le 15 février courant les conclusions de l’avis du Conseil sur les fake news et la désinformation. Intitulé, « Les fake news : de la désinformation à l’accès à une information avérée et disponible», cet avis a été élaboré sur la base d’une approche participative impliquant toutes les parties prenantes, y compris les citoyens. En effet, le CESE a mené une étude sur ce sujet auprès de 626 participants via sa plateforme «Ouchariko». Il en ressort que 93% des répondants reçoivent souvent des informations qui semblent non fiables. Un peu plus de la moitié (51%) a admis avoir déjà partagé des fausses informations, sans en être conscients et 30% jugent difficile de trouver l’information bien avérée.

Ces chiffres alarmants doivent alerter, eu égard au développement accéléré des technologies de l’information et de la communication qui rend encore plus difficile la vérification de l’information et l’identification de l’auteur d’une fake news. «La problématique est complexe et il n’existe pas de solutions simples», estime le CESE qui appelle à agir sur trois grands axes. Selon le Conseil, en effet, la lutte contre les fake news relève de la responsabilité du gouvernement, des professionnels et des citoyens. Il a donc appelé à agir sur trois grands axes. Le premier concerne la sensibilisation et la responsabilité des citoyens en matière d’accès et de partage de l’information. Sur ce volet, le CESE recommande ce qui suit :

– Alerter régulièrement la population via les différents supports médiatiques quant aux dangers des fausses informations avec un ciblage spécifique de chaque groupe ou catégorie.

– Développer le sens critique depuis le plus jeune âge. Les efforts doivent être déployés à la maison, à l’école et au sein des clubs scolaires.

Le deuxième axe est lié à la vérification des informations «fact-checking» :

– Mettre en place une plateforme numérique publique de «fact-checking» des informations officielles du Maroc, en veillant à capitaliser sur les initiatives lancées par certaines institutions (MAP, HACA, etc).

– Créer un système de labellisation pour les sites de «fact-checking» qui s’inspire du «label e-thiq@» mis en place pour les entreprises œuvrant dans le domaine du commerce électronique.

– Subventionner les sites de «fact-checking» à travers des fonds indépendants de type service universel, pour assurer leur bon fonctionnement tout en garantissant leur impartialité et leur crédibilité.

– S’impliquer davantage dans la dynamique internationale de veille et de lutte contre les fake news pour être en phase avec les dernières évolutions technologiques en la matière.

– Mettre en place, en partenariat entre l’État, les professionnels et les universités, des programmes de recherche et de développement d’outils de veille et de lutte contre la propagation des fake news.

Le troisième axe concerne les producteurs de l’information :

– Programmer une série de formations au niveau des médias professionnels pour suivre l’évolution des technologies et des techniques.

– Veiller à ce que les sites officiels, au niveau des autorités publiques, soient des sites de référence fiables répondant aux attentes du public averti en matière du numérique. Pour ce faire, il convient de rendre obligatoire la diffusion, sur le site de l’administration concernée, de tous les documents officiels publics dans les 24 heures suivant leur adoption. Il s’agit aussi de mettre en place des procédures réactives pour répondre dans les 24 heures aux demandes de confirmation ou d’infirmation d’informations.

Les blogueurs et les influenceurs sont les principaux concernés par les fake news. Dans ce sens, le CESE a appelé à sensibiliser les producteurs d’information non professionnels (blogueurs, influenceurs…) sur leur rôle et leurs responsabilités en matière de lutte contre les fake news, notamment à travers des actions pointues de formation continue. Le Conseil a noté, à cet égard, que des influenceurs, par leur notoriété, suscitent une véritable adhésion de leurs followers, d’où l’intérêt de les responsabiliser, voire de les former.

Le Conseil rappelle que la Rabita Mohammadia des Oulémas a lancé un programme de formation pour des «Masterful influencers » porteurs de messages de paix et de tolérance sur les réseaux sociaux pour contrer les discours radicaux. Ce programme, réalisé en collaboration avec des universités marocaines, a déjà formé ses premières promotions et est appelé à se développer de manière importante. (Photo : Media24).

C. A.

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