Le Festival de Tétouan célèbre trois figures du cinéma méditerranéen

Le Festival de Cinéma Méditerranéen de Tétouan (26 avril au 3mai 2025) célébrera trois parcours au cœur de sa 30ème édition : le réalisateur marocain Nabil Ayouch, le documentariste français Nicolas Philibert et l’actrice espagnole Aida Folch. Ces hommages viennent souligner l’importance d’un cinéma méditerranéen multiple et engagé, où les regards et les récits se croisent pour mieux raconter la diversité des sociétés.
Nabil Ayouch
Le cinéaste n’a cessé d’explorer les aspirations d’une société en mutation. De «Ali Zaoua» (2000) à «Much Loved» (2015), en passant par «Les chevaux de Dieu» (2012), et «Razzia» (2017), son regard et sa mise en scène ont mis en lumière des réalités longtemps tues, enrichissant les débats bien au-delà des écrans. En 2021, son film «Haut et Fort» fait sensation en compétition officielle à Cannes.
Nicolas Philibert
Nicolas Philibert (France), réalisateur et maître du cinéma du réel, a marqué l’histoire du documentaire par une œuvre exigeante, subtile et profondément humaine. Son regard, attentif et empreint de délicatesse, s’est toujours porté sur des lieux et des visages souvent laissés dans l’ombre, révélant la richesse de ceux qui peuplent notre quotidien. Après le succès mondial de «Être et avoir» (2002), portrait d’une classe unique dans un village de montagne, il poursuit son exploration des marges, avec des films comme «Le Pays des sourds» (1993) ou «La Moindre des choses» (1997), qui questionnent les frontières entre silence et parole, entre normalité et altérité. En 2023, son film «Sur l’Adamant», consacré à un centre accueillant des adultes souffrant de troubles psychiques, remporte l’Ours d’Or à la Berlinale. De film en film, Nicolas Philibert construit une œuvre intemporelle et universelle où chaque rencontre est une invitation à s’interroger sur notre condition humaine.
Aida Folch
Aida Folch (Espagne) actrice originaire de Tarragone, s’est affirmée comme l’une des grandes figures du cinéma ibérique contemporain. Sa première grande occasion se présente en 2000, quand elle est choisie parmi 3.000 filles de toute l’Espagne pour jouer un rôle dans la production espagnole «Le Sortilège de Shanghai» (2002), du réalisateur espagnol oscarisé Fernando Trueba. Elle a alors quatorze ans. Peu de temps après, Fernando Leon de Aranoa la choisit pour le film primé «Los lunes al sol» (2003), qui a remporté le prix du meilleur film au Festival de San Sebastian. Puis elle intervient dans des productions telles que «Aquitania» (2006), «La mirada violeta» (2009), «Fin de curso» (2007), «Salvador» (2006), «Las vidas de Celia» (2008) et «25 kilates» (2008), entre autres. L’artiste travaille aussi à l’étranger dans la superproduction historique «Henri IV» (2010) de Jo Baier, et dans «VMi universo en minúsculas» (2012), une production mexicaine de la réalisatrice Leticia Tonos Paniagua.