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FICAM 2022

Widad Chraïbi : «Nous avons tissé un très joli réseau en Europe et aux États-Unis !»

Les lampions se sont éteints et le rideau est tombé sur la 20ème du Festival International du Cinéma d’Animation de Meknès (FICAM), tenu du 8 au 11 mai courant dans la capitale ismaélienne du Royaume. Nous avons fait le point sur cette très belle édition de reprise (deux ans de pause en raison de la crise sanitaire) avec Widad Chraïbi, Secrétaire Générale de la Fondation Aïcha et Directrice du festival.

Propos recueillis par LAIDIA FAHIM

LE TEMPS : 20 ans, c’est l’âge de la maturité. Pour le Festival International du Cinéma d’Animation de Meknès (FICAM), c’est aussi l’âge de l’épanouissement et de la plénitude. Devenu un carrefour international pour les créateurs de ce genre de cinéma particulier, le Festival confère à Meknès – et au Maroc – une belle image en termes d’ouverture et d’attractivité culturelle. Que vous inspire donc cette édition ?

WIDAD CHRAIBI : Dès l’ouverture de cette édition 2022, nous avons été très satisfaits. Tout le monde a été au rendez-vous, qu’il s’agisse du grand public, des jeunes ou des enfants. Les écoles ont été ravies de renouer avec la tradition du FICAM, tout comme nous, à la Fondation Aïcha, avec les médias nationaux et étrangers qui ont de nouveau répondu présent. Les invités du festival aussi ! S’agissant des objectifs, en termes de fréquentation, ils ont été atteints et nous avons par ailleurs enregistré un engouement particulier avec le 1er Forum de l’Animation, organisé en marge du festival.

LE TEMPS : Pour cette 20ème édition, des créateurs de calibre international ont été de la partie. Parmi les plus emblématiques, deux grands maîtres que sont le Japonais Ayumu Watanabe et le Français Michel Ocelot. Ce dernier est d’ailleurs un familier du FICAM depuis le début et continue d’y revenir. Les «voix» des célèbres Simpsons étaient également là avec Véronique Augereau et Philippe Peythieu. Quel est votre argument pour avoir un tableau aussi prestigieux ?

WIDAD CHRAIBI : C’est un travail de longue haleine, qui a démarré depuis que le FICAM a été initié en 2001. C’était, au départ, un tout petit festival mais tout de suite il s’est donné une signature spéciale : convivial, chaleureux ! Ce qui le caractérise, c’est cette belle proximité entre les réalisateurs, les étudiants et le grand public. Cela peut paraître paradoxal, mais c’est exactement ce qu’apprécient les invités étrangers parce qu’ils sont habitués à autre chose, dans les autres festivals où il y a des enjeux financiers de films de distribution. Ils n’ont pas l’occasion de cultiver de la proximité avec le public, que ce soit les enfants, les étudiants en audiovisuel ou tout simplement le grand public. C’est quelque chose qu’ils apprécient particulièrement. D’année en année, le bouche-à-oreille a bien fonctionné et tout le monde a été ravi de voir qu’il y avait une réelle volonté de la part de la Fondation Aïcha, de l’Institut Français et de Mohamed Beyoud, Directeur artistique du festival, de créer une émergence de jeunes talents marocains, de faire découvrir l’animation sous toutes ses formes aux enfants, au grand public. Donc, les gens ont complètement adhéré au concept et les invités donnent un coup de main, par leur présence ou en étant nos ambassadeurs du FICAM à l’étranger. Nous avons ainsi tissé un très joli réseau en Europe et aux États-Unis !

LE TEMPS : L’Institut Français de Meknès est votre fidèle partenaire sur le Festival depuis de nombreuses années. Comment s’articule votre collaboration en amont de chaque édition du Festival ?

WIDAD CHRAIBI : C’est un très bon partenariat. Il est même exemplaire et il fonctionne très bien. Le partenariat a pris naissance avec l’entreprise Les Conserves de Meknès Aïcha et, plus tard, avec la Fondation Aïcha, qui ont toujours accompagné l’Institut Français en tant que mécène sponsor. Lorsque le festival est né en 2001, il était tout à fait naturel pour nous de le soutenir parce que c’est un festival qui parle d’animation. Toute la communication de la marque Aïcha se fait autour de l’animation, c’était donc un accompagnement naturel ! Nous avons tout de suite remarqué que c’était très bien fait, alors on a continué à mettre de plus en plus de moyens et c’est ainsi que le festival a grandi. En 2010, nous sommes arrivés à un point où il fallait davantage de financement pour faire mieux rayonner le festival. Là-dessus, l’Institut Français nous a demandé, à travers l’antenne de Rabat, de leur céder le FICAM. Ils l’ont ainsi fait grandir encore plus en association avec les sponsors. Ils ont gardé la ligne éditoriale de l’événement, la direction artistique est toujours portée par l’Institut Français à travers Mohamed Beyoud. En contrepartie, la Fondation Aïcha organise et produit le FICAM.

LE TEMPS : La Résidence Francophone d’Écriture est un excellent incubateur de talents. Un mot sur les créateurs parrainés dans le cadre de cette 20ème édition du FICAM ?

WIDAD CHRAIBI : Cette année, c’était la 7ème édition de la Résidence Francophone d’Écriture pour le film d’animation. Ce programme offre à des artistes francophones une résidence d’un mois à Meknès pour développer l’écriture de leur projet de film d’animation. Les lauréats bénéficient d’une bourse d’écriture, d’un accompagnement professionnel assuré, cette année, par le scénariste Jean Regnaud et d’un accès au Festival pendant leur première semaine de résidence. Je précise que celle-ci accueille depuis le 4 mai jusqu’au 31 courant cinq lauréats à Meknès : Firdaousse Arrami (Maroc), Bassem Ben Brahim (Tunisie), Astrid Guinet (France), Moussa Thiam (Sénégal) et Iulia Voitova (France-Russie).

(Photo : Panora Post).

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