Web
Analytics
EDITO

Évacuer les «scories» qui polluent le débat

Par HASSAN EL ARCH

Directeur de la Rédaction

direction@letempsmag.ma

Le cannabis, sujet sensible ? Plus maintenant. Débat tabou ? Pas depuis que son usage médical est officiellement réglementé. Ainsi évoluent les sociétés. En prenant le sens de l’histoire et en capitalisant les avancées qui apportent du bien aux gens. La plante du cannabis, diabolisée depuis une éternité à cause des ravages qu’elle fait chez les fumeurs, trouve désormais une dérivation sociale à la fois intéressante et importante. Le gouvernement a légiféré sur la question et l’industrie médicale s’est emparée de l’idée pour ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques. Le débat sur la question au Maroc remonte déjà à quelques années et s’est même amplifié depuis peu.

Comme nous le soulignons dans un article en rubrique «Société» de cette édition, l’actualité sur le cannabis a pris une ampleur sans précédent à l’échelle internationale et le Maroc ne pouvait pas rester en marge des débats. Il se positionne même comme pionnier régional depuis qu’une transformation profonde a marqué la politique nationale en matière de réglementation. Ce n’est pas un hasard de calendrier que ce moment a été choisi par la Fédération Marocaine de l’Industrie et de l’Innovation Pharmaceutiques (FMIIP) pour communiquer en direction à la fois des pouvoirs publics et de la société civile. Au point de juger primordial d’organiser un grand atelier de travail, le 17 mai courant à Casablanca, réunissant les principaux acteurs de l’industrie pharmaceutique. Le but : débattre des récentes évolutions de la réglementation sur le cannabis au Maroc, des vertus médicales de cette plante et de leurs  implications pour l’industrie pharmaceutique et cosmétique.

Il faut le rappeler et le souligner bien fort : le Maroc a fait un pas décisif en adoptant une loi autorisant l’usage strictement médical et industriel du cannabis. Décision historique car elle marque un changement de paradigme, une rupture majeure dans la politique du pays concernant cette plante. Tout cela a été acté avec l’adoption en juillet 2021 de la loi «13-21» et associé à la création d’une instance institutionnelle, l’Agence Nationale de Réglementation des Activités Relatives au Cannabis (ANRAC). Pour la FMIIP autant que pour les experts à la périphérie du débat, c’est un nouveau pas franchi vers le développement des filières du cannabis médical et industriel dans le respect total des engagements internationaux du Royaume. C’est extrêmement important de le préciser.

Cela signifie quoi ? Que le Maroc a donné son feu vert à la culture, à la transformation et à la vente de cannabis sous licence, ouvrant, de facto, des horizons inédits pour l’industrie pharmaceutique et l’agriculture. Une réglementation qui promet de stimuler l’économie et de favoriser la recherche médicale et industrielle, ouvrant la voie à de nouvelles possibilités de développement. Pour encadrer tout cela, l’ANRAC supervise la filière légale du cannabis, définit la stratégie nationale, soutient la recherche et assure la réglementation rigoureuse des activités liées au cannabis licite. Et pour cause : la FMIIP rappelle que le cannabis médical émerge comme un nouvel espoir dans le domaine de la santé, offrant un large éventail de vertus thérapeutiques et apportant une nouvelle dimension à la prise en charge des patients, via des solutions alternatives et complémentaires aux traitements conventionnels. Il est, une fois encore, important de rappeler cette réalité afin d’évacuer les «scories» qui n’ont d’autre but que de polluer le débat…

Related Articles

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button