Aziz Akhannouch boucle le premier round des négociations avec les partis

Le premier round des consultations pour la formation du gouvernement, qui se poursuivront régulièrement, était «important et fructueux» et les contours de la majorité gouvernementale se préciseront au cours de la semaine prochaine. C’est ce qu’a affirmé hier mercredi à Rabat, le Chef du gouvernement désigné, Aziz Akhannouch. Dans une déclaration à la presse, le haut responsable a indiqué que lors des consultations pour former le nouveau gouvernement, dont le premier round s’est terminé hier mercredi, «nous avons tenu des rencontres avec un ensemble de chefs de partis politiques durant lesquelles chaque parti a présenté sa vision et son appréciation de cette étape». Le nouveau Chef du gouvernement a souligné que «le Parti de la Justice et du Développement (PJD) s’est excusé, tout comme la Secrétaire Générale du Parti Socialiste Unifié (PSU), Nabila Mounib, qui m’a informé qu’elle se rangera dans les rangs de l’opposition».
Plus tôt dans la journée, Aziz Akhannouch a poursuivi ses consultations pour former le nouveau gouvernement en rencontrant le Secrétaire Général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), Mohamed Nabil Benabdallah, le Secrétaire Général du Mouvement Démocratique et Social (MDS), Abdessamad Archane, le Secrétaire Général du Front des Forces Démocratiques (FFD), Mustapha Benali, et le Coordinateur de l’Alliance de la Fédération de Gauche (AFG), Abdeslam Laâziz.
Aziz Akhannouch a entamé lundi ses consultations pour la formation du nouveau gouvernement par des consultations avec le Secrétaire Général du Parti Authenticité et Modernité (PAM), Abdellatif Ouahbi, le Secrétaire Général du Parti de l’Istiqlal (PI), Nizar Baraka, le Premier Secrétaire de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), Driss Lachgar, le Secrétaire Général du Mouvement Populaire (MP), Mohand Laenser, et le Secrétaire Général de l’Union Constitutionnelle (UC), Mohamed Sajid.
Le Rassemblement National des Indépendants (RNI), présidé par Aziz Akhannouch, est arrivé en tête des élections du 8 septembre courant après avoir obtenu 102 sièges, suivi du PAM en deuxième position avec 86 sièges, du PI avec 81 sièges, de l’USFP avec 35 sièges, du MP avec 29 sièges, du PPS avec 21 sièges, de l’UC avec 18 sièges et du PJD avec 13 sièges, tandis que les autres partis se sont partagés 12 sièges.
Le nouveau Chef du gouvernement, rappelons-le, a bouclé hier le premier round des négociations de coalition, lesquels pourparlers ont montré des divergences et des convergences sur le plan de la participation ou pas des partis au prochain Exécutif. Comme le souligne notre confrère Khadija Tahiri de l’agence MAP, dans une analyse publiée hier, des leaders politiques ont formellement exprimé le souhait de leur parti de faire partie du prochain Cabinet, comme le Secrétaire Général de l’UC, Mohamed Sajid, tandis que son homologue à la tête du PAM, Abdellatif Ouahbi, a déclaré avoir reçu des «signaux encourageants» de la part du Chef de gouvernement désigné. En revanche, d’autres dirigeants de partis ont dit vouloir attendre la décision de leurs organes décisionnels avant de se prononcer sur la question. C’est le cas du PI dont le Secrétaire Général, Nizar Baraka, a affirmé à l’issue de son entrevue avec Aziz Akhannouch que l’offre politique qui lui a été présentée sera discutée au niveau du Conseil National du parti. Tout comme l’USFP qui réunira son Conseil National pour la même raison, quoique son Premier Secrétaire, Driss Lachgar, a confié publiquement que son parti est toujours prêt à apporter sa contribution pour le succès du nouveau projet de développement. Pour sa part, le Secrétaire Général du MP, Mohand Laenser, a déclaré que les négociations de coalition ont été pour lui et son parti une occasion d’avoir une idée précise sur le mode opératoire suivant lequel le Chef du gouvernement désigné entend former son équipe, précisant que le Mouvement Populaire place l’intérêt de la nation au dessus de toutes les autres considérations. De son côté, le Secrétaire Général du PPS, Mohamed Nabil Benabdellah, a d’emblée écarté toute participation de son parti au gouvernement. Un positionnement au camp de l’opposition adopté également par le grand perdant lors des élections du 8 septembre qu’est le PJD.
Prenant acte des positions affichées par les partis concernés, le nouveau Chef du gouvernement désigné a fait savoir hier que le premier round des consultations pour la formation d’une coalition gouvernementale, qui se poursuivront régulièrement, était «important et fructueux» et que les contours de la majorité se préciseront au cours de la semaine prochaine. «Nous avons tenu des rencontres avec des chefs de partis politiques durant lesquelles chaque parti a présenté sa vision et son appréciation de cette étape», a affirmé hier Aziz Akhannouch dans une déclaration à la presse. Cela dit, le second round des négociations de coalition s’annonce, d’ores et déjà, crucial, pouvant même déboucher sur l’annonce des membres du prochain Exécutif. «Nous allons engager, à partir de ce jour, des consultations avec les partis avec lesquels nous serons en accord à l’avenir pour la formation d’une majorité cohérente, homogène et porteuse de programmes convergents», a déclaré Aziz Akhannouch peu après avoir été nommé vendredi dernier Chef du gouvernement par S.M. le Roi Mohammed VI lors d’une audience au Palais Royal de Fès.
Le RNI, rappelons-le aussi, avait déjà annoncé la couleur par la voix d’un des membres de son Bureau politique, en l’occurrence Rachid Talbi Alami, qui avait indiqué que le programme de son parti ainsi que la convergence des visions et des idées seront les seuls critères qui détermineront la participation ou pas des autres partis au prochain gouvernement.
En tout état de cause, si la formation d’un gouvernement homogène, fort et solidaire est l’objectif premier des partis associés aux négociations de coalition, il est permis de s’interroger sur le poids et la pertinence de l’opposition qui fera front au prochain gouvernement, conformément aux dispositions de la Constitution qui lui octroie de larges prérogatives.