Crise sanitaire : Casablanca sous cloche
Avec l’entrée en vigueur du couvre-feu nocturne, au niveau national de 21h à 5h, depuis le mardi 3 août dernier, la capitale économique du Royaume vit au rythme, durant cette période, d’un calme des plus inhabituels. Avant 21h, le rythme du mouvement s’intensifie dans différentes artères de la ville et ses espaces publics, pour le retour au domicile, conformément aux restrictions imposées suite à la crise pandémique, visant à endiguer la prolifération du nouveau coronavirus qui fait des ravages dans la grande métropole. A l’exception de la présence des forces publiques, pour faire respecter les mesures imposées par les autorités du pays, et de quelques ambulances et de rares véhicules comptés au bout du doigt, probablement autorisés à se déplacer la nuit, la ville vit, en cette période de couvre-feu, en mode «stand-by» en attendant la fin des restrictions, pour permettre aux citoyens de vaquer normalement à leurs occupations.
Dans la soirée de l’annonce des résultats des élections des Chambres professionnelles au siège de la Wilaya de Casablanca, durant la nuit de vendredi jusqu’aux premières heures de samedi, les boulevards et rues de la capitale étaient désertes, à la différence des autres nuits en temps normal, surtout en période estivale.
Le brouhaha et les rassemblements dans la cité géante étaient habituellement animés par différentes cérémonies festives, avant l’apparition du «Covid-19», qui a chamboulé la vie de la population entière, à l’instar du reste du monde. Si les citoyens vaquent à leurs occupations normales durant la journée, certains méritent d’être salués car, conscients du danger du virus, ils se conforment aux mesures préventives décidées par les autorités compétentes : port du masque, distanciation physique… Alors que d’autres font preuve de nonchalance absolue ! Néanmoins, et de manière générale, la population locale reste persuadée que les restrictions imposées par les autorités sont dans l’intérêt de tous. Et pour les récalcitrants, la loi est là pour les ramener à l’ordre.
Dans ce même ordre d’idées, un concierge, chargé du gardiennage nocturne, indique que la vie actuellement à Casablanca, pendant la nuit, est complètement différente de la vie habituelle, notant que les gens se hâtent de rentrer chez eux avant 21h pour ne pas enfreindre les dispositions de la loi en vigueur et s’exposer à des sanctions. D’ailleurs, s’interroge-t-il, «quel intérêt à rester dehors, alors que les cafés et les commerces sont fermés et que toutes sortes de fêtes sont interdites ?». Pour lui, le couvre-feu nocturne a fortement contribué à l’accomplissement de sa tâche puisqu’il n’y a plus de personnes étrangères qui rôdent autour de l’immeuble, notant aussi que le plus important dans ces mesures préventives réside dans la préservation de la santé et de la sécurité des citoyens et la lutte contre la prolifération du virus.
Telle est la situation de la grande métropole casablancaise qui doit s’armer de patience dans l’attente de la délivrance, laquelle ne peut avoir lieu sans l’implication de tous dans l’effort commun de lutte contre une crise sanitaire qui n’a épargné aucun coin du monde.
Casablanca continue d’enregistrer le nombre le plus élevé de contaminations au Maroc. Chacun est donc invité à se faire vacciner et à respecter les mesures préventives pour que le pays puisse atteindre l’immunité collective.
A rappeler que le gouvernement a pris une série de mesures à partir du mardi 3 août, sur la base des recommandations de la Commission scientifique et technique concernant la nécessité de renforcer les mesures préventives pour limiter la propagation de la pandémie et préserver la santé des citoyens. Il s’agit notamment de l’interdiction des déplacements nocturnes à l’échelle nationale de 21h à 5h, et l’interdiction des déplacements de et vers les villes de Casablanca, Marrakech et Agadir.
Abdellatif El Jaâfari (MAP).