Oui, tout ce qui monte finit par redescendre ! Cet adage bien connu rappelle le «cas Ibtissam Laghgar», dont l’affaire a défrayé la chronique au cours des dernières semaines. Choquant, au passage, des millions de Marocains.
Le Tribunal de Première instance de Rabat a donc condamné, hier mercredi, cette activiste à deux ans et demi de prison ferme et une amende de 50.000 DH. L’activiste du «MALI» (Mouvement Alternatif des Libertés Individuelles) était poursuivie depuis son arrestation, le 10 août dernier, pour «offense à la divinité» après avoir été arrêtée sur la voie publique vêtue d’un t-shirt portant des inscriptions blasphématoires. Le Tribunal a rejeté la demande de mise en liberté provisoire formulée par sa défense.
Comme il fallait s’y attendre, cette arrestation a suscité des réactions contrastées au sein de la société. La majeure partie des citoyens ainsi que la plupart des organisations de défense des droits humains y voient une décision louable qui trace une limite claire entre libertés individuelles et atteinte aux valeurs sacrées de la Nation. Une autre partie, minoritaire au sein de la société, dénonce ce qu’elle qualifie de «nouvel épisode de restriction des libertés et une volonté de dissuader les militants d’exprimer leurs opinions».
Les militants pro-«MALI» ne reconnaissent manifestement pas la ligne rouge de démarcation clairement inscrite dans la Constitution du Maroc : «Dieu, la Patrie, le Roi». Le premier terme énoncé dans ce triptyque, Dieu, ne souffre aucune interprétation ou exégèse ! Car, faut-il le rappeler, l’activiste Ibtissam Lachgar était vêtue, au moment de son arrestation, d’un t-shirt portant ostentatoirement une très grave atteinte à la divinité et à l’Islam. Elle a cofondé le mouvement «MALI», dont elle est par ailleurs la porte-parole. Son credo ? Un intense combat pour les droits des «LGBT+», la banalisation de l’avortement, la normalisation des libertés sexuelles, l’instauration d’un État laïc… Rien que ça…
LE TEMPS
