Le burn-out au Maroc : une enquête inédite en révèle la réalité silencieuse

Prendre soin de celles et ceux qui portent le développement du pays. Telle est la toile de fond de l’excellente étude menée par Dina Lahlou, Holistique Exécutive Coach et experte en burn-out. L’étude met en lumière un enjeu émergent mais encore peu traité dans les organisations marocaines : la santé mentale et émotionnelle des cadres, managers et entrepreneurs, hommes et femmes.
Des résultats qui interpellent
Réalisée auprès de plus de 160 cadres dirigeants et entrepreneurs de différents secteurs, l’enquête révèle ce qui suit :
– 82% ont été confrontés, directement ou via un proche, à un burn-out.
– 62% l’ont personnellement traversé.
– 71% déclarent n’avoir eu accès à aucun dispositif clair de prévention ou d’accompagnement au sein de leur structure.
Un enjeu de performance durable
Avant que le burn-out ne s’installe, le corps et l’esprit envoient des signaux d’alerte : fatigue chronique, troubles du sommeil, irritabilité, anxiété, douleurs physiques inexpliquées… Souvent banalisés, ces indicateurs sont les prémices de déséquilibres pouvant conduire à des pathologies chroniques comme les maladies cardiovasculaires ou autres. Ils ne traduisent pas une fragilité individuelle, mais un déséquilibre structurel dans notre mode de vie au sein des environnements professionnels. Les critères ESG RSE et les pratiques managériales gagnent à intégrer ces dimensions avec lucidité, comme un pilier essentiel pour une performance réellement durable.
En France, par exemple, les troubles psychologiques, dont le burn-out, sont devenus la première cause des arrêts de travail de longue durée, représentant jusqu’à 24,5% des arrêts en 2023. Aucune donnée équivalente n’est encore disponible au Maroc, mais l’absence de chiffres ne signifie pas l’absence du phénomène, bien au contraire !
Repenser la performance aujourd’hui implique d’adopter une approche préventive et régénérative, au service du bien-être des individus et de la pérennité des organisations. Aujourd’hui, nombreuses sont les personnes sous tension constante, et beaucoup avancent au bord de la rupture…
«Le burn-out n’est pas une fragilité personnelle. C’est une alarme du corps et du système. Il est urgent de repenser notre hygiène de vie et nos environnements de travail avec humanité et pragmatisme», souligne Dina Lahlou.
Un sujet en phase avec la vision du Royaume
Le but de cette démarche d’information est de lancer une campagne de sensibilisation, afin de mobiliser les entreprises, les institutions, les médias et les citoyens autour d’un enjeu commun : préserver le capital humain, socle de toute dynamique de croissance durable.
Alors que le Maroc, sous l’impulsion de S.M. le Roi Mohammed VI encourage un modèle de développement inclusif et équitable, la santé mentale doit devenir un axe stratégique dans les politiques RH, managériales, ESG et RSE. Des femmes et des hommes portent les projets, incarnent les transformations et insufflent le changement. Leur engagement, leur énergie et leur loyauté sont les véritables moteurs du progrès. Préserver leur équilibre, c’est garantir la pérennité et la durabilité du développement du pays.
«Chaque avancée dans le Royaume est portée par des êtres engagés, mus par l’amour de leur métier et de leur pays. Ils donnent beaucoup, souvent trop… Et pourtant, leur santé mentale et émotionnelle reste encore «un angle mort» dans les politiques de développement. Le bien-être humain est une condition essentielle de la performance, de l’innovation et de la durabilité», insiste Dina Lahlou.