Le Festival International de Cinéma d’Animation de Meknès (FICAM) a officiellement lancé, vendredi dernier, sa 23ème édition, sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI.
Organisé par la Fondation Aïcha en partenariat avec l’Institut Français du Maroc, l’événement confirme son statut de rendez-vous incontournable de la création animée, en mettant cette année à l’honneur la convergence entre animation et jeu vidéo, avec l’Afrique comme fil conducteur.
La cérémonie d’ouverture a plongé les festivaliers dans un univers sensoriel fort, grâce au retour espiègle de la marionnette 3D Bidul’ dans “E.Motion”.
Une performance immersive mêlant technologie et narration. Un préambule saisissant pour une édition tournée vers l’innovation visuelle et les nouvelles formes de récit.
Les discours de M’hammed Messaoud, Vice-Président de la Fondation Aïcha, et d’Agnès Humrazian, Directrice des Instituts Français du Maroc, ont rappelé l’importance du festival comme espace de dialogue interculturel, de transmission et d’émergence artistique.
Le ton de cette édition a été donné par Cédric Babouche, réalisateur et Directeur Artistique, lors d’une conférence inaugurale dédiée au transmédia. En s’appuyant sur des œuvres comme “Arcane”, “Fallout” ou encore “Dordogne”, il a exploré la manière dont les univers narratifs peuvent se déployer à travers différents supports (jeu vidéo, animation, bande dessinée…) tout en conservant leur cohérence et leur force évocatrice. Une intervention saluée pour sa capacité à éclairer les mutations du récit à l’ère numérique.
Le FICAM 2025 célèbre également la richesse du cinéma d’animation africain à travers trois hommages majeurs. Feue Zainab Zamzam, pionnière égyptienne, Jean-Michel Kibushi Ndjate Wooto, figure tutélaire en République Démocratique du Congo, et Zouhaier Mahjoub, légende tunisienne de l’animation maghrébine, sont à l’honneur, cette année. Le retour de ce dernier à Meknès, 18 ans après sa première participation, symbolise le passage de relais à une nouvelle génération d’artistes africains.
Le Grand Prix Aïcha de l’Animation 2025 a été décerné à Anas Belgazzar pour son court-métrage “Maison sans toit”. Le prix, remis par Widad Chraibi, Directrice du festival, est assorti d’une dotation de 50 000 DH, d’une bourse de l’Ambassade de France et d’une Résidence Artistique à l’Abbaye de Fontevraud, en France. Un tremplin prestigieux pour un jeune talent très prometteur.
Le FICAM poursuit, par ailleurs, sa mission pédagogique avec la quatrième édition du Forum des Métiers du Film d’Animation, réunissant professionnels marocains, africains et européens autour de l’avenir du secteur. Plus de 100 étudiants issus d’écoles publiques marocaines participent aux ateliers encadrés par des experts internationaux, tandis que le programme éducatif Trop classe le ciné ! initie les plus jeunes à la magie de l’image animée.
Le festival ne se limite pas à Meknès. Il entame une tournée nationale dans 11 villes du Royaume, dont Casablanca, Tanger, Marrakech et Agadir. Une itinérance culturelle qui permet de diffuser l’animation dans toutes ses formes au plus près des publics, et d’ancrer le festival comme un acteur-clé du développement des industries créatives au Maroc.
L.F.
