La CAN 2025, une aubaine pour battre de nouveaux records touristiques au Maroc
À l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, le Maroc se prépare à vivre une fin d’année exceptionnelle sur le plan touristique. Prévue du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, la CAN représente bien plus qu’un événement sportif : elle s’inscrit comme un accélérateur économique et un prolongement inédit de la haute saison touristique.
Après une année 2024 record, marquée par 17,4 millions de visiteurs et 112 milliards de DH de recettes, le secteur continue sur sa lancée. Au premier semestre 2025, le Royaume a déjà attiré 8,9 millions de touristes pour 14,3 millions de nuitées, avec des recettes de voyages frôlant les 54 milliards de DH à fin juin, selon Bank Al-Maghrib.
La CAN 2025, qui se tiendra dans six grandes villes (Rabat, Casablanca, Marrakech, Agadir, Fès et Tanger), devrait générer un afflux massif de supporters, délégations, journalistes étrangers, touristes de loisirs et MRE (Marocains Résidant à l’Étranger). Dès l’annonce de l’événement, les projections ont fait état d’une hausse de 10% à 20% du tourisme international, avec 200 à 400 millions de DH de chiffre d’affaires supplémentaire attendu durant le tournoi. À cela s’ajouteront des créations d’emplois temporaires dans l’hôtellerie, la restauration, les transports, la sécurité et l’événementiel.
Ce contexte offre également une opportunité d’investissement durable, avec des stades modernisés, des réseaux de transport renforcés et des équipements urbains améliorés, autant de retombées structurelles qui bénéficieront à long terme à l’économie locale.
Mais les professionnels restent prudents ! La montée en puissance du tourisme doit s’accompagner d’une gestion équilibrée de l’offre. Le secteur redoute une flambée des prix susceptible d’entamer la compétitivité de la destination, ainsi qu’une concentration excessive des flux dans les pôles historiques comme Marrakech. Des efforts sont nécessaires pour redistribuer l’activité vers des régions comme l’Oriental ou le Souss-Massa, encore en retrait.
Enfin, un nouveau comportement se dessine chez la diaspora : nombre de MRE, traditionnellement présents l’été, semblent reporter leur retour à décembre pour le faire coïncider avec la CAN, ce qui explique une légère baisse des transferts à fin juin dernier (55,9 milliards de DH, en recul de 2,6 %). La mobilisation hivernale pourrait compenser et même dépasser les pics estivaux, créant une nouvelle temporalité touristique.
Avec cette CAN à domicile, le Maroc joue une carte stratégique : transformer une fête du football continental en catalyseur économique et en tremplin pour un tourisme plus équilibré, structuré et résilient.
