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EDITO

À votre «santé» !

Par HASSAN EL ARCH

Directeur de la Rédaction

direction@letempsmag.ma

Avec l’enseignement et la justice, le dossier de la santé est assurément l’un des plus lourds à gérer et des plus complexes à maîtriser sur l’agenda du gouvernement. Des gouvernements, en fait, car aucun Exécutif n’a réussi jusqu’à présent à cocher toutes les cases sur ce dossier. Celui d’Aziz Akhannouch le pourra-t-il ? C’est tout le «mal» qu’on lui souhaite : qu’il soit le premier gouvernement dans l’histoire contemporaine du Royaume à réussir ce méga-challenge. Il en a la méga-ambition et surtout les méga-moyens. En face, il a la méga-attente de l’opinion publique.

Sur dossier, tout est lié, imbriqué, entrecroisé, superposé. Du Registre Social Unifié, à la réforme de l’AMO, en passant par le grand écart de la CNSS sur son périmètre d’action, la mise à niveau de l’infrastructure hospitalière, la refonte de la formation des médecins, la naissance de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé, et nous en passons…

Le dossier que nous consacrons, dans ce numéro, à la question des «médocs» justifie à lui seul un tel focus. Et en évoquant le thème de la formation des médecins, on oublie souvent que dans les Facultés spécialisées, il est question non pas seulement de médecine mais aussi de pharmacie. Le marasme, pour ne pas dire davantage, qui sévit actuellement dans les amphis de ces institutions en dit long sur les divergences qui s’accentuent entre ce qu’espèrent les étudiants doctorants et ce que veut le gouvernement, entre la ligne conservatrice des autorités de tutelle et la vision réformiste des apprenants. Au demeurant, la poussière finira par retomber et, même si le spectre d’une année blanche a angoissé la rue des mois durant, la formation médicale restera encore longtemps un des verrous majeurs dans le dossier, beaucoup plus global, de la santé au Maroc.

Le dossier auquel nous faisons allusion, quelques lignes plus haut, a trait au médicament et, plus précisément, à la question de la gouvernance dans les officines de pharmacie. Combien de gens étaient au courant ? Le ministère de la Santé et de la Protection sociale vient d’élaborer un texte fixant de nouvelles règles de bonnes pratiques dans ces officines. Un avant-projet, déposé au Secrétariat Général du Gouvernement, dispose entre autres que les pharmaciens se préoccupent, en premier, du bien-être des patients. Vaste programme ! «Les bonnes pratiques officinales requièrent que le pharmacien se soucie de la santé et de la qualité de vie du patient qui s’adresse à lui, ainsi que du bien-être de la population en général», note-t-on dans le texte qui régit les nouvelles règles de bonnes pratiques dans les officines de pharmacie. La puissante Direction du Médicament et de la Pharmacie, qui est une des structures centrales du ministère de tutelle, est sous les feux des projecteurs à l’occasion du dépôt de cet avant-projet. Qu’en sortira-t-il ? Des pharmaciens plus blancs que leur blouse ? Car, ne l’oublions pas, il en est des pharmaciens comme des médecins, des laborantins, des infirmiers, des ambulanciers et des urgentistes. Certains font honneur au Serment d’Hippocrate. D’autres un peu moins…

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