La plus grande association d’historiens aux États-Unis condamne le «scolasticide» d’Israël à Gaza

Notre confrère libanais francophone, L’Orient Le Jour, a publié récemment sur son site en ligne un article qui interpelle la conscience internationale. Il rapporte que la plus grande association d’historiens aux États-Unis, l’American Historical Association (AHA), condamne le «scolasticide» d’Israël à l’encontre des Palestiniens. En effet, l’armée israélienne a détruit 80% des écoles de Gaza, laissant plus de 625.000 enfants sans accès à l’éducation, ainsi que les 12 campus universitaires de l’enclave assiégée.
L’AHA a adopté, le 6 janvier dernier, une résolution condamnant le «scolasticide» d’Israël à Gaza, dénonçant «l’effort intentionnel pour détruire systématiquement le système éducatif palestinien». La résolution, adoptée par une majorité écrasante de 428 voix contre 88, critique en outre l’aide militaire américaine à Israël, de «plus de 12,5 milliards de dollars entre octobre 2023 et juin 2024».
Le texte affirme que Tsahal «a effectivement anéanti le système éducatif de Gaza». Le caractère intentionnel de cet anéantissement, selon l’organisation, justifie la qualification de «scolasticide».
Après avoir détaillé l’ampleur des destructions à Gaza, la résolution conclut que l’AHA, qui soutient le droit de tous les peuples à enseigner et à apprendre librement leur histoire, condamne la violence israélienne à Gaza qui sape ce droit». La résolution de l’AHA appelle à «un cessez-le-feu permanent pour mettre fin au «scolasticide», ainsi qu’à la formation d’«un comité pour aider à reconstruire les infrastructures éducatives de Gaza».
La Pr Barbara Weinstein, enseignante en histoire à l’Université de New York et ancienne présidente de l’AHA, a fait dans une interview accordée à l’émission américaine «Democracy Now !», la déclaration suivante : «Au fil des années, il est devenu de plus en plus évident que nous ne pouvons pas adopter une définition étroite de nos rôles en tant qu’historiens». Elle a décrit l’organisation comme ayant historiquement été relativement modérée, voire conservatrice, ce qui rendrait cette résolution significative, car elle témoignerait d’«une volonté croissante de ses membres de prendre position sur des questions directement liées à nos rôles d’historiens, d’éducateurs, de chercheurs et d’archivistes».