La Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) vient de publier son bilan au titre de 2024. Ce bilan met en avant les actions de l’institution sécuritaire pour renforcer l’ouverture sur l’environnement extérieur, assurer la gouvernance sécuritaire et promouvoir la coproduction sécuritaire. Il présente les efforts déployés pour la transformation numérique des services publics, la modernisation des structures de police, le renforcement du sentiment de sécurité et la lutte contre la criminalité. Il met également l’accent sur la gestion de la vie professionnelle des policiers et la communication institutionnelle, visant à garantir un cadre de travail optimal. Enfin, il présente les projets à venir pour l’année suivante en matière de sécurité et d’ordre public.
La DGSN dresse un bilan favorable pour 2024, année marquée par une nette amélioration du taux d’élucidation des infractions et une réduction significative des indicateurs de la criminalité. Ce succès intervient dans le cadre de la stratégie 2022-2026 de lutte contre la criminalité, qui a continué à être mise en œuvre tout au long de l’année.
L’institution sécuritaire a misé sur plusieurs leviers pour renforcer l’efficacité de ses actions. Le renforcement des structures dédiées à la lutte contre la criminalité, l’amélioration des laboratoires de police scientifique et technique, ainsi que l’optimisation des mécanismes de renseignement criminel et d’appui aux enquêtes pénales ont été des priorités.
Dans cette dynamique, la DGSN a également mis en avant son engagement en matière de respect des droits de l’Homme. En 2024, la mise en place de la plateforme «E-Blagh» a permis de renforcer l’implication citoyenne dans la prévention et le signalement des menaces criminelles, notamment liées à la cybercriminalité et au cyber-terrorisme.
La DGSN a par ailleurs poursuivi sa coopération avec des partenaires institutionnels pour améliorer les pratiques en matière de droits de l’Homme dans le cadre de l’action sécuritaire. Une convention-cadre de partenariat a ainsi été signée avec le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) afin de former les fonctionnaires de la Police nationale aux bonnes pratiques en matière de droits humains dans les lieux de détention. En parallèle, des formations continues ont été organisées pour les officiers de la police judiciaire, en collaboration avec la Présidence du Ministère Public et le Commandement de la Gendarmerie Royale, visant à perfectionner les techniques d’enquête pénale.
L’une des principales réussites de 2024 réside dans le taux d’élucidation des infractions, qui a atteint un niveau record de 95%. Ce chiffre témoigne de l’efficacité croissante de la DGSN dans la résolution des affaires criminelles. En outre, les crimes violents, notamment ceux affectant directement la sécurité des citoyens, ont connu une diminution notable. Les vols aggravés ont reculé de 24%, les vols de véhicules de 20%, et les vols avec violence de 12%. Les agressions sexuelles ont diminué de 4 %, et les affaires liées aux stupéfiants de 7%.
La lutte contre les activités de banditisme a également porté ses fruits : 947 groupes criminels ont été démantelés, avec l’arrestation de 1.561 individus et la saisie de 119 véhicules et 75 motos utilisées dans des activités criminelles. La DGSN a également intensifié ses efforts pour contrer le trafic de stupéfiants, avec des saisies impressionnantes, notamment 123 tonnes de résine de cannabis, 1,948 tonne de cocaïne et 16,53 kg d’héroïne. En tout, 92.346 affaires de stupéfiants ont été traitées en 2024, entraînant l’arrestation de 119.692 personnes, dont 287 sont des étrangers.
Les efforts sécuritaires ont également permis de réduire de manière significative le trafic de drogues «L’Boufa», avec une baisse de 47% des affaires et de 52% des personnes impliquées. Cependant, la saisie de cette drogue a augmenté de 58 %, grâce à un contrôle renforcé aux frontières.
LE TEMPS publiera, dans son édition digitale du vendredi 3 janvier prochain, un Dossier Spécial très détaillé sur le bilan 2024 de la DGSN.
L. F.
