Vous avez dit EEP ?

Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Ils sont énormes, lourds, souvent tentaculaires, parfois complexes, mais leur rôle est toujours stratégique dans le fonctionnement de l’économie nationale. Il s’agit des fameux EEP (Établissements et Entreprises Publics) dont l’actualité revient au centre des débats depuis que S.M. le Roi Mohammed VI a donné le ton, sur ce dossier, le 1er juin dernier. Souvenons-nous, le Souverain a présidé au Palais Royal de Casablanca un Conseil des Ministres consacré, entre autres, à l’adoption des orientations stratégiques de la politique actionnariale de l’État.
Cette politique, peu connue des non initiés et, en tout cas, pas forcément du grand public, est une grosse mécanique articulée autour de sept piliers fondamentaux, objets d’autant d’orientations, qui déterminent tout son sens. Nous consacrons le dossier central (pages 14 à 19) de la présente édition à ce thème macro-économique par excellence. Pour appréhender toute l’importance du rôle que jouent actuellement les EEP dans le développement du pays, il est important de garder à l’esprit le quoi et le comment des orientations en question.
Première orientation : consacrer le secteur des EEP comme levier stratégique pour la consolidation de la souveraineté nationale à travers le soutien des efforts de l’État dans un ensemble de secteurs vitaux, en particulier l’énergie, la santé, l’eau, la sécurité alimentaire, l’environnement, la connectivité et la mobilité.
Deuxième orientation : faire du secteur des EEP un moteur de l’intégration continentale et internationale.
Troisième orientation : faire des EEP un pilier pour la dynamisation de l’investissement privé à travers la mise en place de partenariats volontaristes avec le secteur privé.
Quatrième orientation : faire des EEP les catalyseurs d’une économie compétitive et un véhicule de partage de la valeur ajoutée et de promotion de l’emploi productif, à travers notamment le soutien de modèles économiques viables et agiles en phase avec les exigences de régulation, l’environnement concurrentiel et les opportunités de marchés.
Cinquième orientation : ériger ce secteur en acteur actif de l’équité territoriale au service de l’inclusion économique et sociale, financière et numérique, et ce, dans le cadre de la régionalisation avancée.
Sixième orientation : faire du secteur des EEP un gestionnaire responsable des ressources stratégiques, s’inscrivant ainsi dans les Objectifs de Développement Durable.
Septième orientation : renforcer le rôle exemplaire des EEP en matière de gouvernance et de performance, dans l’objectif d’une valorisation optimale de leur patrimoine matériel et immatériel et d’une amélioration de leurs performances.
Rien de moins !
On comprend que le Souverain ait impulsé, il y a quelques jours, cette nouvelle dynamique destinée à arrimer la gouvernance marocaine aux meilleurs standards modernes. Et, ce faisant, inscrire le modèle de fonctionnement des EEP dans une vertueuse pérennité servie par l’efficacité, la transparence et la reddition des comptes.