L’Occident, sa haine de l’Islam et son tropisme anti-arabe

Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ! En l’occurrence, celui-là même qui refuse de regarder ce qui crève les yeux : une résurgence, aujourd’hui, des guerres de religion comme le monde en avait connues au Moyen-Âge. Tous les discours prétendument humanistes n’y font rien. En 2023, le radicalisme a changé de camp. L’extrémisme s’est déplacé ailleurs. La haine de l’Autre, cultuelle autant que culturelle, s’est installée en Occident. Guerres immorales, invasions barbares, persécutions ethniques et négationnisme racial forgent désormais la doctrine du monde dit «libre»…
Ce monde-là est infiniment plus dangereux pour l’humanité que celui du Moyen-Âge car, à l’époque, les Empires ne disposaient pas encore d’armes de destruction massive. Les États-Unis, Israël, l’Occident de manière générale, en savent pertinemment quelque chose… On comprend qu’ils se fassent «la main» sur les communautés qu’ils asservissent. Au propre et au figuré.
Guerres de religion ? Militaire, la doctrine de la haine est aussi dans le verbe, le mensonge, l’instrumentalisation et le dévoiement de la morale. Le bipolarisme n’est plus seulement politique car l’Occident rejette ouvertement aujourd’hui ce qui vient du Sud… L’exècre même. Pour les communautés arabes, c’est particulièrement vrai avec ce qui se passe à Gaza. Vous êtes Musulman ? Vous êtes donc terroriste ! Vous faites la prière cinq fois par jour ? Vous fréquentez les mosquées ? Vous portez le Coran ? Vous êtes forcément terroriste ! Vous prononcez le mot Allah ? Vous êtes assurément terroriste ! Vous mettez une jellaba, une abaya ? Vous êtes, au mieux, dangereusement radicalisé !
Pour l’Occident, l’Islam est désormais synonyme de terrorisme. Regardez les politiciens et les leaders d’opinion en France et en Europe. Ils disent que le Coran et le Hadith font «l’apologie du terrorisme».
Aux Musulmans et Arabes estampillés «terroristes» par l’Occident, on peut ajouter aussi des personnalités qui ne sont ni des Musulmans ni des Arabes, mais qui commettent désormais le pêché de dire que ce qu’Israël inflige aux Palestiniens confine aux crimes de guerre, voire aux crimes contre l’humanité. Demandez au Secrétaire Général de l’ONU, au Directeur Général de l’OMS et aux hauts responsables de la Croix-Rouge Internationale ce qu’ils en pensent… Ils sont mis à l’index, accusés de «posture anti-sémite» parce qu’ils réclament un cessez-le-feu immédiat pour acheminer d’urgence l’aide humanitaire aux enfants et aux blessés palestiniens. Anti-sémitisme ? L’Occident tout entier ne jure plus que par ce vocable. Curieux que presque personne, en Occident, ne dénonce le tropisme de l’anti-islam…
Droit dans ses bottes, en digne héritier de la mémoire allemande (avec tout ce qu’elle charrie de souvenirs depuis l’Holocauste), le Chancelier Olaf Scholz s’est élevé, cette semaine, contre toute idée de cessez-le feu à Gaza. Il assure qu’il faut, au contraire, maintenir les bombardements des cités, des commerces, des hôpitaux, des écoles, des ambulances et des camps de réfugiés parce que c’est le seul moyen de venir à bout du Hamas. Le massacre des civils est légitime pour le dirigeant de la grande Allemagne, otage pour l’éternité de son passé hitlérien.
Quant à la France, elle a atteint le summum de l’immoralité, cette semaine, en faisant visionner à ses députés des vidéos de l’assaut du Hamas contre Israël, le 7 octobre. Mise en scène de la douleur, scénarisation de l’émotion, contrition dans un script démagogique préformaté, autoflagellation devant les caméras… Les vidéos, naturellement, ont été fournies par l’armée israélienne. Cela va de soi.