La Banque Mondiale et le FMI terminent leurs assemblées à Marrakech en demi-teinte

Les Etats membres du Fonds Monétaire International (FMI) n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un plan visant à augmenter le financement de l’institution en raison de désaccords sur le langage à utiliser en cas de conflit, mais ils se sont engagés à une «augmentation significative» des ressources de prêts d’ici à la fin de l’année en cours.
La Ministre espagnole de l’Économie, Nadia Calvino, a appelé à «une augmentation significative des quotes-parts qui, au minimum, maintient l’enveloppe actuelle des ressources du FMI» alors que 185 milliards de dollars d’accords d’emprunts bilatéraux arrivent à échéance. Les quotes-parts, versées par les pays membres en proportion de leur participation, ne représentent qu’environ 40% de la puissance de prêt du FMI, qui s’élève à environ 1.000 milliards de dollars. La Ministre espagnole a précisé que les membres n’étaient pas parvenus à un consensus sur un communiqué commun en raison de désaccords sur le langage à utiliser en cas de conflit, bien que de nombreux pays membres aient condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les meurtres de civils en Israël et à Gaza.
Les pays membres devaient se prononcer sur le plan des Etats-Unis, qui prévoit que les pays apportent de nouvelles quotes-parts proportionnellement à leur participation actuelle, inchangée depuis 2010. Le plan a reçu le soutien des pays du G7, de l’Inde et d’un certain nombre d’autres marchés émergents. Cependant, la Chine, dont l’économie est aujourd’hui trois fois plus importante qu’en 2010, continue de réclamer davantage de parts au FMI. Le gouverneur de la Banque populaire de Chine, Pan Gongsheng, a déclaré lors que Pékin souhaitait à la fois une augmentation des quotes-parts et un réalignement des parts «afin de refléter le poids relatif des membres dans l’économie mondiale et de renforcer la voix et la représentation des marchés émergents et des pays en développement».
L’organe Directeur de la Banque Mondiale n’a pas, non plus, été en mesure de publier un communiqué commun, bien qu’il ait noté dans une déclaration du Président du Comité du Développement, les Émirats Arabes Unis, que la plupart des membres soutenaient le langage des dirigeants du G20 sur la guerre en Ukraine. Le Comité du Développement a officiellement approuvé la nouvelle vision de la Banque Mondiale, qui consiste à «créer un monde sans pauvreté sur une planète vivable», dans le but d’étendre sa mission au changement climatique, aux pandémies, aux États fragiles et à d’autres défis mondiaux.
C. A.