ONMT-RAM :
le ticket gagnant

Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
direction@letempsmag.ma
Le couple ONMT-RAM fait des étincelles. N’en déplaise aux détracteurs du service public, c’est là le contre-exemple de tout ce que l’on peut bâtir comme doctrines contre les entreprises publiques et les administrations. Car parmi celles-ci, il y en a qui remontreraient aux opérateurs du secteur privé. L’Office National Marocain du Tourisme comme la Royal Air Maroc n’ont en réalité de public que le statut, les textes fondateurs, la gouvernance contractuelle et les deniers de l’État qui vont avec… Leur management, en revanche, est un cas d’école. Leurs dirigeants, des praticiens hors-pair. Rien d’étonnant à ce qu’ils président, depuis plusieurs années maintenant, aux destinées des deux principales structures qui permettent au Royaume de développer l’un des modèles touristiques les plus résilients et les plus volubiles qui soient au monde.
Nous l’avions déjà souligné par ailleurs, un parallélisme des formes s’impose à l’évidence : Adel El Fakir a été adoubé, le 21 juin 2018, patron de l’ONMT. Un fauteuil directorial occupé, quelques années auparavant par Abdelhamid Addou, lequel a été installé, le 8 février 2016, aux commandes de la RAM. Le profil même des deux patrons, leur cursus académique, leur vision et leur style de management les prédestinaient à créer les disruptions qui forcent aujourd’hui le respect, sinon l’admiration… L’épreuve du feu, au plus fort du «Covid-19», a sublimé leurs capacités à gérer les chocs systémiques et à fédérer leurs troupes autour de la nécessité de survie. Surexposés aux projecteurs des médias et au jugement de l’opinion publique, Adel El Fakir et Abdelhamid Addou ont fait, en quelques années, pour le tourisme national ce qui ne l’avait pas été, des décennies durant. Les mots ne sont pas excessifs ! C’est un simple constat pour qui veut bien regarder dans le rétroviseur.
Dans un précédent billet qui date d’une vie antérieure, bien avant la pandémie, on constatait déjà que le couple ONMT-RAM fonctionnait bien, en définitive. Une synergie inédite, incarnant l’un des effets collatéraux les plus positifs du «Covid-19». Un Office et un transporteur aérien, établissements publics tous les deux, ont démontré que leur binôme non seulement se comprenait mais se complétait. Ou se complétait parce qu’il se comprenait…
Alors que le Maroc a levé récemment l’état d’urgence sanitaire et que l’OMS a éteint, cette semaine, le voyant d’alerte maximale sur la pandémie, le tourisme dans le Royaume et dans le monde rappelle qu’il est (et reste) la première activité humaine à frémir positivement dans la perspective post-Covid. L’ONMT et la RAM abattent un travail formidable dans ce sens. Ils ont mutualisé leurs forces. Ils repartent à la (re)conquête des marchés internationaux pour faire intégrer le Royaume dans le Top 10 des destinations touristiques les plus appréciées dans le monde à l’horizon 2026. «Light In Action», le plan d’action de l’ONMT sur la période 2023-2026, vise plus de 17 millions de touristes dans un horizon de trois ans. Quitte à aller chercher des touristes à l’autre bout du monde avec de puissants partenaires tels que Emirates. Voici pour le «pourquoi». Notre dossier (pages 14 à 19) dans le présent numéro en éclaire le «comment».