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Vous avez dit investissement ?

Par HASSAN EL ARCH

Directeur de la Rédaction

direction@letempsmag.ma

C’est en temps de crise qu’il faut investir. Il y a quelques décennies, ce postulat avait fortement désarçonné les non-initiés. Mais les experts et les conjoncturistes savaient de quoi ils parlaient. Depuis, le principe est devenu une évidence démontrée chaque jour par les évolutions économiques et sociales à travers la planète. Et ce qui est valable dans le monde l’est évidemment aussi au Maroc, au niveau des grands principes empiriques. Voilà pourquoi le langage du développement est universel : créer de la richesse, stimuler l’emploi, défendre la croissance… Le but est invariablement le même : améliorer le quotidien des gens.

Tout le monde l’aura remarqué, on ne parle que de ça depuis des semaines, et cette semaine-ci en particulier. Il s’agit de la nouvelle Charte de l’Investissement, adoptée par le gouvernement à travers la loi-cadre «03-22», assortie de plusieurs décrets et circulaires d’application. Ce faisant, l’Exécutif met en exergue trois axes dans ce dispositif, en l’occurrence le soutien à l’investissement, l’amélioration du climat des affaires et la gestion unifiée des investissements par territoire.

Tout un programme ! Mais le moment est fort et la décision déterminante dans tout ce qui se passera désormais en matière d’investissement dans le pays. En bien comme en mal, mais croisons les doigts… Dans le dossier que nous consacrons à ce sujet (pages 12 à 17), nous revenons d’abord sur le pourquoi, le comment et la genèse de cette Charte, ensuite sur l’arsenal réglementaire qui en sous-tend la mise en œuvre. Quelques chiffres méritent d’emblée que l’on s’attarde sur leur sens car ils permettent de mettre en perspective toute cette dynamique : il s’agit d’injecter environ 550 milliards de DH d’ici à 2026 dans les secteurs prioritaires. Comme près de 300.000 personnes arrivent chaque année sur le marché du travail, cet effort financier sera «mutualisé» entre le public et le privé à hauteur d’un tiers pour le premier et de deux tiers pour le second, à l’horizon 2035.

«Pour financer l’État social, il faut de la croissance, donc de l’investissement». L’assertion est de Mohcine El Jazouli, ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des Politiques publiques, qui expliquait récemment aux médias comment le gouvernement compte jeter dans cet autre méga-chantier toute son énergie. Le Chef de l’Exécutif, Aziz Akhannouch, en fait une de ses priorités parce que le Souverain a placé la barre très haut en la matière. Guère de développement humain sans croissance ! Celle-ci est à la portée du Royaume car les fondamentaux restent bons. En dépit de la crise sanitaire. En dépit de ses effets économiques. En dépit de l’inflation. En dépit du stress énergétique. En dépit des défis sociaux. Et en dépit de l’adversité car le Maroc dérange et continuera toujours de déranger ses ennemis et ses adversaires.

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