Le Marocain Soufiane El Khalidy crève l’écran

Après une longue attente due à la pandémie, le premier livre de l’acteur Soufiane El Khalidy, «Les Riffs d’un Moroccan Rebel» sortira le 6 juillet courant chez la maison d’édition française Amalthée, au Maroc, en France, au Canada, en Belgique, en Suisse, en Italie, au Luxembourg, en Angleterre et dans les pays du Commonwealth. La version «e-book» est déjà disponible en vente en ligne.
Le livre relate les histoires d’un Marocain qui a refusé de subir le destin. A travers des poèmes «punk» et «rock’n’roll», Soufiane El Khalid dépeint son enfance à Agadir, sa vie d’étudiant à Al Akhawayn, aux États-Unis, en France et en Espagne, des tournages à Hollywood en tant qu’acteur, le racisme dans l’industrie du cinéma, son regard sur les sociétés marocaines et américaines… En choisissant le cinéma, il voulait montrer un autre Maroc au reste du monde, loin des clichés habituels, de la misère, des paysages désertiques et des couleurs qu’on voit d’habitude sur les écrans. Il écrira ces poèmes durant ses voyages et ses études ainsi que sur les plateaux de tournage à Hollywood.
Diplômé d’un MFA de la prestigieuse Full Sail University aux Etats Unis et admis aux auditions préliminaires pour être membre à vie de l’«Actors Studio» de New York, présidé par Al Pacino en 2017, Soufiane El Khalidy continue à exprimer ses talents d’acteur. On notera sa présence dans deux séries internationales à gros budget. La première est «The Eight» («Attamania» en arabe), une série d’action réalisée par l’égyptien Ahmed Medhat, actuellement diffusée sur la plateforme «Shahid» du groupe MBC. Son rôle est celui de Youssef, un jeune agent très porté sur l’action.
L’acteur déclare : «je n’ai jamais pensé, à ce stade de ma carrière, tourner dans une production de la région MENA car je ne savais pas que nous, Arabes et Africains, nous faisions ce genre de production spectaculaire. J’ai passé l’audition pour deux rôles différents sur «The Eight» sans avoir trop d’attentes car j’avais eu un callback important à la même période pour un film à gros budget de Sylvester Stallone et Jason Statham, qui devait se faire en Angleterre et en Europe de l’Est. J’étais entre deux eaux. Je ne savais pas quoi faire. Mon agent m’avait dit de patienter car il attendait un coup de fil du Casting Director pour savoir si j’ai été pris ou pas sur le film américain. Dans notre métier, il faut toujours avoir un plan B, surtout en ces temps de pandémie. Le rendez-vous avec le réalisateur égyptien, Ahmed Medhat, n’a pas duré plus de 10 minutes. Après, je me suis jeté directement au travail en préparant mon corps et mon esprit pendant 5 mois afin de jouer le rôle d’un agent marocain «tête brûlée» et impatient, qui diffère de ce qu’on voit habituellement sur le petit écran. Je ne me voyais pas jouer le cliché du flic maghrébin mollasson, moustachu et limite clown !».
Dans la deuxième série, Soufiane El Khalidy tient le rôle d’un jeune chef de guerre (Centurion) dans l’Antiquité romaine. La série s’appelle «Colosseum» et sera diffusée à partir du 17 juillet courant sur la chaîne «History Channel» ainsi que sur sa plateforme streaming du même nom. Réalisée par Roel Reiné et produite par Jim Greayer, la mini-série de 8 épisodes raconte l’histoire des grands gladiateurs qui avaient participé à l’essor et à la déchéance de l’empire romain. L’artiste souligne : «Colosseum fût mon premier projet à être tourné à Ouarzazate et seulement le deuxième de ma carrière au Maroc. Moi, qui ai grandi à Agadir et dont la carrière s’est faite plus à Los Angeles, j’ai été plus qu’impatient de rejoindre ce projet ambitieux au sud du Maroc. J’y joue une figure historique, le Centurion de l’armée Romaine qui était chargé de dénicher les potentiels gladiateurs et combattants pour l’arène de l’empereur à Rome.
L’artiste rêve de faire un film marocain si l’occasion se présente : «Jouer dans un film marocain est mon grand désir. Bien sûr, si j’accroche au scénario ! Je suis avant tout Marocain et j’ai eu le privilège d’être boursier à une grande école de cinéma hollywoodien. J’en ressors avec une vision d’acteur beaucoup plus globale. J’aimerais que, contractuellement, je puisse participer activement à la promotion du film, avoir mon regard sur les posters, teasers, trailers, les interviews et aussi les masterclass».
L. F.