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SANTÉ

Le CESE réclame une reconnaissance de l’addiction comme maladie nécessitant un traitement approprié

Le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) a appelé, hier mercredi à Rabat, à la reconnaissance de l’addiction sous ses différentes formes, y compris les nouvelles, comme une maladie qui nécessite une prise en charge appropriée des personnes qui en sont atteintes, tout en renforçant les moyens de lutte et de prévention des conduites addictives.

Le Président du CESE, Ahmed Réda Chami, a présidé une rencontre par visioconférence pour la présentation de l’avis du Conseil sur le phénomène de l’addiction, intitulé «Faire face aux conduites addictives : état des lieux et recommandations». Ahmed Réda Chami a d’emblée souligné l’importance de procéder à une révision du Code Pénal, ce qui permettrait, d’une part, l’application systématique des dispositions légales qui obligent les consommateurs de stupéfiants à suivre un traitement, et d’autre part, le durcissement des peines contre les réseaux de trafic de drogues et de substances illicites. Il a également appelé à allouer un pourcentage fixe des revenus de l’État provenant d’activités légales pouvant entraîner une dépendance (tabac, alcool, paris hippiques, loteries, paris sportifs…) pour le traitement, la recherche et la prévention, et à définir avec les professionnels de la santé et les partenaires sociaux un plan national de prévention et d’action contre les conduites addictives en milieu professionnel.

Les recommandations du CESE comprennent également la création d’une Autorité nationale de surveillance et de régulation technique et déontologique des établissements et sociétés de paris et de jeux, le but étant de prévenir et de traiter les conduites addictives. Ces dernières sont «un problème grave et complexe touchant de larges secteurs et ayant des répercussions sanitaires, économiques et sociales sur les individus, les familles et la société dans son ensemble», a mis en garde le Président du Conseil Économique, Social et Environnemental.

Quelles sont les principales recommandations du CESE, dans ce sens ? Ahmed Réda Chami, les a clairement énumérées :

– Reconnaître les addictions, avec ou sans substance, comme étant des maladies éligibles à des soins remboursables.

– Réviser et actualiser le cadre légal de la couverture médicale aux fins de clarifier la nature et préciser la typologie des troubles addictifs considérés comme des maladies nécessitant des traitements.

– Réviser le Code Pénal en rendant systématique l’application des dispositions ouvrant droit à l’injonction thérapeutique pour les consommateurs de drogues et en renforçant les sanctions contre les trafiquants de substances illicites.

– Réserver une part pérenne (10%) des recettes de l’État tirées des biens et services licites issus des activités à potentiel addictif (tabacs, alcools, paris hippiques, loterie, paris sportifs…) vers le soin, la recherche et la prévention. Il est à signaler sur ce point que ces biens et services génèrent un chiffre d’affaires de plus de 32 milliards de DH, soit près de 9% des recettes fiscales et 3% du PIB.

– Reconnaître légalement la discipline et le diplôme universitaire d’addictologie et adopter les statuts des autres métiers en lien avec cette discipline (psychologues, ergothérapeutes, etc) en vue de développer les ressources humaines.

– Renforcer les ressources de l’Observatoire Marocain des Drogues et Addictions (OMDA) en vue de veiller au suivi et à la publication, de façon régulière, des données sur la prévalence, les formes, les effets et les modalités de prise en charge des addictions aux substances psychoactives et addictions aux activités.

– Lancer un plan national de prévention et de lutte contre les addictions en milieu professionnel.

– Mettre en place une Autorité nationale de surveillance et de régulation technique et déontologique des établissements et sociétés de paris et de jeux pour prévenir et lutter contre les addictions.

– Généraliser l’accès aux traitements, par substitution, aux opiacés dans l’ensemble des établissements pénitentiaires tout en garantissant la possibilité d’accès aux soins à toute personne dépendante, détenue, qui en exprime le souhait.

Source : MAP

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