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EDITO

Une 3ème dose ? Chiche !

PAR HASSAN EL ARCH

Une actualité en occulte une autre. Les élections qui viennent d’accaparer les projecteurs au Maroc ont presque relégué à l’arrière-plan les développements les plus récents autour de la pandémie. Or, nous y voilà ! Une 3ème dose de vaccin n’est plus une vue de l’esprit. Ainsi en a décidé le gouvernement à travers le Comité scientifique de vaccination. Celui-ci en a validé le principe, la semaine dernière. La décision reste, il est vrai, subordonnée à l’aval du ministère de la Santé puis à la mise en place d’une logistique ad hoc. Simple formalité. Car, qui douterait un seul instant de la chose ? Depuis le temps que la rumeur enfle, qui plus est.

Oui, la campagne nationale de vaccination est partie pour durer assurément des lustres. On remet une couche au-dessus des deux précédentes. Puis, dans quelques mois, probablement une quatrième au-dessus des trois… Bien malin qui prétendra détenir le fin mot de la série.

Notre confrère «Le Canard Libéré» a publié, le 26 août dernier, une savoureuse Tribune sous le titre «Covid-19 : inconséquence scientifique à haute dose». On la doit à la plume acérée d’Abdellah Chankou qui a commis la digression suivante à l’endroit de Big Pharma et ses tentacules industrialo-financières qui enserrent aujourd’hui toute la planète : «Parions qu’ils soutiendraient sans coup férir que la troisième dose préserve contre la démence et qu’il faudrait, face à une éventuelle mutation du virus – qu’à Dieu ne plaise – se résoudre à un quatrième et même un cinquième rappel ! Dans ces conditions déroutantes, souscrire un abonnement-fidélité auprès de «Pfizer» et ses semblables, qui sont les plus grands gagnants de la crise sanitaire, ne serait pas une mauvaise idée».

Dans le dossier consacré à la question, dans ce numéro, on ne prétend pas détenir les tenants et aboutissants de toute cette épopée covidienne. Qui les détiendrait, au demeurant ? Mais on s’interroge sur l’astreinte vaccinale qui, contre toute attente au départ, est devenue exponentielle. On susurre que Big Pharma est derrière tout ça, qu’elle mène l’OMS par le bout du nez et qu’elle dicte aux États leurs décisions depuis le début de 2020. On n’est pas loin de la paranoïa. Sauf que…

Des pays, avant le Maroc maintenant, ont instauré «la règle de trois» en matière de vaccin. Leur nombre s’accroît d’ailleurs. Les experts de l’OMS disent qu’on peut «interchanger» de vaccin, la troisième dose pouvant se faire avec un vaccin différent des deux premières doses. En fonction de la disponibilité des produits. De fait, les personnes s’étant fait piquer avec deux doses de «Sinopharm» peuvent se voir injecter une troisième dose qui sera «AstraZeneca» et inversement. Comme dans les télécoms, la «portabilité» antivirale est certaine, nous dit-on, pour l’ensemble des vaccins agréés par l’OMS.

Il y a seulement quelques semaines encore, les hommes en blanc mettaient pourtant en garde contre la promiscuité dans l’usage des vaccins. Vous vous piquez chinois ? Restez-y ! Estampillé américain ? N’en sortez pas ! Parti en mode suédo-britannique ? Maintenez le cap ! Vous avez démarré russe ? Terminez russe ! Le raisonnement ferait sourire s’il n’était pas défendu par des sommités médicales qui se sont longtemps égosillées dans ce discours. Lequel est battu en brèche depuis peu…

Le Maroc est dans le sillage de nombreux pays qui, tels les États-Unis, Israël, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, ont recommandé à leurs citoyens une 3ème dose de vaccin, suite à la déflagration du variant «Delta». Reste juste à prier qu’une 4ème dose ne sera pas nécessaire et qu’on n’entendra pas parler, demain, d’un variant «Epsilon».

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