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EDITO

Des fêtes bridées ?

Par HASSAN EL ARCH

Directeur de la Rédaction

direction@letempsmag.ma

Les festivals sont un bon baromètre de l’air du temps. Au-delà de leur dimension festive, qui implique une joie de vivre et un partage de bonne humeur en société, les ondes qu’ils irradient sont toujours positives et le plaisir généré parmi la population, les jeunes en particulier, procure un sentiment de légèreté, en tout cas de normalité bienvenue en ces temps de crise sanitaire. On comprend, dès lors, que l’annonce du retour des festivals au Maroc en 2022 ait été perçu, au début de l’année, comme une bouffée d’oxygène. Non seulement c’est un signal qui fait du bien au moral, mais c’est aussi un rouage essentiel dans la mécanique de l’économie en général et du tourisme en particulier. Une grande partie de la population active en vit, le temps que ça dure : artistes, hôteliers, restaurateurs, traiteurs, transporteurs, guides, organisateurs d’événements, chauffeurs, accompagnateurs, accessoiristes, interprètes… L’écosystème des festivals est dense. Les Fondations qui les portent et les financent via des sponsors puissants, font vivre des centaines, des milliers de gens. Un écosystème mis à mal durant les deux dernières années à cause de la pandémie, mais qui respire un petit peu désormais dans la perspective d’une année festivalière normale. Mais, bien évidemment, tous les festivals ne reprennent pas en 2022. Des méga-happenings comme Mawazine sont extrêmement lourds à faire redémarrer en quelques mois. Il n’y en aura donc pas, cette année. Les promoteurs d’autres événements jouent la souplesse comme pour le Festival Gnaoua et Musiques du Monde qui a pris le risque, bien calculé du reste, de se délocaliser en mode caravane régionale, donnant simplement le coup d’envoi depuis Essaouira qu’il n’a jamais quittée depuis sa création. D’autres grands rendez-vous ont été de nouveau programmés en 2022, à l’instar du Festival de Fès des Musiques Sacrées, qui est revenu certes en mode ramassé, quatre jours seulement au lieu des 10 jours habituels, mais c’est une excellente chose pour la capitale spirituelle du Maroc, pour ses habitants, pour son économie et pour le prestige du pays aussi, ce festival étant plébiscité dans le monde entier. Ne pas oublier, non plus, le retour très attendu du Festival International du Film de Marrakech, un autre événement iconique pour la cité ocre et pour le Royaume, en fin d’année. Croisons les doigts, tout de même, et espérons que la transmission du coronavirus revienne à des niveaux moins inquiétants. Les trois derniers mois ont été épidémiologiquement apaisants, mais on s’interroge depuis une semaine… L’été est aux portes. L’opération «Marhaba» démarre très bien. Les touristes étrangers consomment de nouveau marocain. Pourvu que ça dure !

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