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C’est pour quand le prochain déluge ?

PAR HASSAN EL ARCH

En 7 jours de pluie, Casablanca a reçu la semaine dernière l’équivalent de 70% des précipitations enregistrées en une année normale entière ! C’est le Directeur Général de Lydec, Jean-Pascal Darriet, qui le dit. Et on le croit volontiers. Le déluge avait, en effet, quelque chose d’exceptionnel, cet hiver. Du jamais vu dans la mégapole depuis 2010. Les dégâts sur les infrastructures de la région se chiffrent en milliards de DH, mais pas seulement : des citoyens ont perdu la vie dans les effondrements de maisons et des dizaines de familles sont restées sans abris suite aux inondations.

Les quantités d’eau tombées sur l’agglomération ont été ahurissantes, mais étaient-elles imprévisibles ? Certainement pas. La gestion de la chose communale n’est peut-être pas une science exacte, mais elle fonctionne comme il faut lorsqu’ont mobilise des compétences pluridisciplinaires pour qu’il en soit ainsi en permanence. Autrement dit, du sens du devoir, du diagnostic sans états d’âme, de la responsabilité à tous les maillons de la chaîne de commandement, de la veille, de l’anticipation et naturellement de la reddition des comptes ! Tel n’a pas toujours été le cas, s’agissant de l’autorité délégante à Casablanca, car comment expliquer que les mêmes causes continuent pourtant de générer les mêmes effets ? Décennie après décennie ?

70% des précipitations enregistrées en une année pleine sont donc tombées en une seule semaine, transformant la ville en marais géant. On savait, depuis 2010, qu’un tel scénario allait, un jour ou l’autre, se répéter ! «C’est beaucoup pour la capacité des réseaux», estime le patron de Lydec, qui a livré le bilan de cette catastrophe, lors d’un point de presse tenu le 13 janvier. Verdict étayé en chiffres par Saâd Azzaoui, Directeur Maîtrise d’Ouvrage de Lydec, qui révèle que la ville a atteint «250 mm en 7 jours, soit plus que la pluviométrie qu’a connue la ville sur toute l’année 2020, qui était à 218 mm. C’est énorme !».

Et alors qu’on multiplie les communiqués chez Lydec pour informer l’opinion publique, en temps réel, de ce qui se passe, le Conseil communal de la ville est resté fidèle à sa culture : en dire le moins possible et, de préférence, en noyant le poisson… Le même jour, 13 janvier, la Mairie tenait en effet une réunion pour «discuter» de diverses questions, entre autres les inondations qui ont accablé la capitale économique du Royaume. Mais pas de quoi définir un ordre du jour exceptionnel ! Il fallait aussi se pencher sur des recommandations de la Commission des services publics, du patrimoine et des prestations… Il fallait également aborder la question de la tenue d’une session extraordinaire du Conseil de la Commune sur l’adéquation ou non de la décision fiscale de la Commune par rapport aux dispositions de la nouvelle loi relative aux taxes locales… Il fallait encore ficeler la préparation de la session ordinaire du Conseil du mois de février prochain… Ah, quand-même, et pour ne pas oublier : le Conseil a mis l’accent sur la nécessité de voir avec la société chargée de la gestion déléguée à Casablanca si les engagements contractuels ont été bien respectés en matière d’entretien des équipements du réseau d’assainissement liquide…

Au fait, une idée sur la date probable du prochain déluge ? Dix ans, de nouveau ? Ou dix jours ?

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