L’hebdomadaire français Le Point met le curseur sur la «marque» Maroc

L’hebdomadaire français Le Point a publié, le 24 décembre courant sur son Site, une analyse de la CAN 2025 organisée par le Maroc et des enjeux économiques et sociaux qui y sont liés. Co-organisateur de la Coupe du Monde de 2030, demi-finaliste à la Coupe du Monde du Qatar en 2022, le Royaume a su faire du maillot floqué «Maroc» un étendard économique, diplomatique et identitaire.
Mission accomplie. Dimanche dernier, en fin d’après-midi, les images du stade Moulay Abdallah à Rabat, 68.000 places, ont fait le tour du monde. Malgré un crachin insistant, le stade, écrin de modernité aux fauteuils rouge vif, celui du drapeau marocain, crépitait de tous les feux pour la cérémonie d’ouverture de la CAN dont le Maroc est le pays hôte.
Cette coupe d’Afrique «Made in Morocco», qui se tiendra désormais tous les quatre ans, a proposé un spectacle alliant 21ème siècle, chanteurs en vogue et racines de l’Afrique. La cérémonie était présidée par le Prince Héritier Moulay El Hassan en l’absence de son père, le Roi Mohammed VI. Un portrait du Roi trônait sur un chevalet sur la scène où le Président de la FIFA, Gianni Infantino, s’est exprimé, le remerciant.
Pour le pays, cette cérémonie d’ouverture est un accomplissement. Celui du ballon marocain qui s’est imposé dans l’opinion mondiale depuis le Mondial au Qatar en 2022. Les Lions de l’Atlas s’étaient hissés jusqu’en demi-finale en pratiquant un jeu engageant, les onze Lions devenant le porte-drapeau du monde arabo-musulman, un emblème identitaire et une marque. Et le faisant dans les stades du premier pays arabe à organiser pareille compétition. Conséquence : dans les bazars de Kuala-Lumpur comme du Kenya, on peut désormais chiner des maillots floqués «Morocco». Une première pour une équipe d’un pays arabe. Pour le Royaume, le foot est devenu une des composantes de la marque «Maroc». Et le sport le plus populaire au monde permet d’affirmer le pays au monde entier.
Sous la houlette du Roi Mohammed VI, qui a succédé à Feu son père Hassan II, le 23 juillet 1999, le fameux «soft power» marocain, ce «faire-savoir» du savoir-faire, a changé de nature. Il agissait et agit toujours en coulisses, mobilisant ses élites à travers le monde, faisant le médiateur (libération des otages français au Burkina Faso), mais ne fait plus mystère de ses ambitions que ce soit sur le Sahara comme dans le dossier foot. Le Maroc forme des imams par centaines afin de contrer la montée de l’islamisme radical, se construit en un hub entre l’Afrique et l’Europe, hub économique, bancaire, logistiques…
Avec le sport, le foot, le Royaume s’offre une nouvelle ambition Se doter d’une équipe capable de rivaliser avec les cadors en activités, éliminant l’Espagne, le Portugal, la Belgique et le Canada au Qatar. Organiser coup sur coup deux évènements footballistiques majeurs. La marque «Maroc» se façonne dans ces chantiers-ci. Depuis leur glorieux parcours en 2022, les Lions de l’Atlas sont soutenus par des centaines de millions de supporters. Ils incarnent, outre les valeurs sportives, l’identité arabo-musulmane. Cette équipe manquait au tableau, le Maroc l’a créée ! Ainsi que les milliards de vues qui vont avec, milliards qui ruissellent sur l’image et l’activité économique marocaine, le tourisme, les investissements directs étrangers…
Le foot, Une dimension économique
L’organisation de la CAN 2025 puis de la Coupe du monde de football 2030 avec l’Espagne et le Portugal, s’inscrit dans la politique de développement voulue par le Roi Mohammed VI : infrastructures, grands chantiers, faire du pays un hub… Du nord au sud du pays, de Tanger Med, port fiché à quatorze kilomètres des côtes espagnoles, et donc de l’Union Européenne, jusqu’aux projets titanesques initiés au Sahara (agriculture, énergies vertes, ports, aéroports…), les projets sont légion.
La CAN 2025 est une préfiguration de la coupe du monde 2030. Depuis le 21 décembre dernier, ce sont 24 équipes qui se sont installées dans des conditions 5 étoiles. Chacune bénéficie de son propre hôtel (haut de gamme) et de son centre d’entrainement. Rabat veut hisser les standards au niveau d’une Coupe du monde. Pour son équipe nationale, une politique de formation et des moyens importants ont été décidés. Le centre de formation, l’Académie Mohammed VI de Football, est de très haut niveau. Pour 2025 et surtout 2030, un budget de cinq milliards d’Euros a été accordée pour édifier ou moderniser des stades, construire des LGV (Lignes à Grande Vitesse) et mettre en place toutes les infrastructures nécessaires à l’accueil des visiteurs qui pourraient se compter par millions en 2030…


