Dr Mohamed Knidiri : «Le Festival est une fête offerte aux Marocains et aux invités du Royaume»

La 51ème édition du Festival National des Arts Populaires (FNAP) bat son plein à Marrakech. Depuis vendredi dernier 1er juillet jusqu’au mardi 5 courant, l’événement focalise les projecteurs sur la cité ocre, berceau de ce magnifique festival depuis plus d’un demi-siècle. C’est en effet le plus ancien festival dans le Royaume ! Hier dimanche, les représentants de la presse nationale et étrangère accréditée à Marrakech ont été conviés à visiter les différents sites où se déroulent les manifestations : scène de la place Jamaâ El Fna, Théâtre Royal, Place Harti et Palais Badiî. Une tournée qui a permis aux journalistes de s’imprégner de l’ambiance de cette fête populaire qui fait virer toute la ville dans ce qui est perçu par la population comme une édition de la reprise, de la joie et de la relance touristique et culturelle. Le FNAP est organisé par l’Association du Grand Atlas, que préside le Dr Mohamed Knidiri. Tenue en collaboration avec le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, la manifestation bat donc son plein pour le bonheur de milliers de festivaliers. On doit le succès de sa logistique presse à l’agence Why Not Consulting, dirigée par Salma Tazi, qui en gère avec son équipe les relations publiques et la communication. Rappelons que cette édition 2022 du FNAP est placée sous le thème «Chants et rythmes éternels». Pour en savoir davantage, nous avons demandé au Dr Mohamed Knidiri de répondre à nos questions.
L’Association Grand Atlas a réussi une belle gageure en organisant cette édition 2022 du Festival National des Arts Populaires. Le manque de temps peut-être ou les contraintes logistiques n’ont pas entamé votre détermination ?
La 51ème édition du Festival National des Arts Populaires n’a pas connu un manque de temps, puisque nous avons commencé les préparatifs en 2021. Nous avons reporté le Festival, par considération de l’état sanitaire du Maroc. Notre détermination se réitère chaque année puisque nous célébrons notre patrimoine dans un cadre idyllique, celui du palais Badiâ. Marrakech fête les arts populaires, à travers la plus grande parade d’artistes au Maroc où défilent les troupes en provenance de toutes les régions et partagent avec les citoyens des moments forts en émotions, la veille du lancement du Festival des arts populaires. Cette édition a pour thème «Rythmes éternels» parce que les danses populaires déploient un langage chorégraphique et une chorale riche en histoire, racontant à travers le temps toute la magie de la culture marocaine, des événements exprimés en danses et liés à son image symbolique.
On l’appelle le Festival des Trois Rois parce qu’il a été fondé par Feu Mohammed V, développé par Feu Hassan II et porté à bout de bras par S.M. le Roi Mohammed VI. Que vous inspire l’ancrage historique du plus ancien Festival du Royaume ?
Une fierté inégalée et un honneur consistant à célébrer avec nos artistes des arts populaires cet héritage reconnu mondialement comme patrimoine immatériel. La 51ème édition du Festival National des Arts Populaires est placé sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu l’Assiste, et commémore des siècles de cultures aussi diverses que les régions du Royaume, dans une totale synergie que tous les Marocains connaissent par cœur. Nous avons tenu, à l’occasion de cette nouvelle édition, à inviter plus de 30 troupes folkloriques représentées par 600 artistes pour offrir un spectacle riche en mémoire collective, sous le signe de la pérennisation du Festival le plus ancien au Maroc. Dans sa somptueuse cinquantaine, le Festival représente une palette infinie d’émotions lyriques face aux costumes, aux danses et aux chants des artistes.
Le contenu du FNAP restera toujours cantonné à Marrakech ou le verra-t-on évoluer, à l’avenir, pour s’étendre à d’autres territoires du Royaume comme commencent à le faire certains événements festivaliers ?
Marrakech est le berceau du Festival National des Arts Populaires. C’est devenu un rendez-vous incontournable pour les troupes folkloriques, comme pour le public. Pour l’instant, nous restons fidèles à ce rituel qui date de plus de 50 ans ! Je tiens à dire que le Festival appartient aux Marrakchis, une fête conviviale et communicative offerte aux Marocains et aux invités du Royaume. Ces valeurs nous guident en permanence vers la créativité dans la représentation artistique des arts populaires, sans pour autant changer le cœur même des chants et des danses, exprimant des métaphores de femmes et d’hommes dans leur méditation sentimentale, sociale ou l’incarnation de leurs imaginations dans une alchimie parfaite qui émane de leur corps, dansant à l’image de la joie ou de la souffrance.
Propos recueillis par LAIDIA FAHIM