PAR HASSAN EL ARCH
Un canular planétaire, la «Covid-19» ? Sa létalité n’est-elle qu’une grosse mise en scène ? Ses incidences économiques et sociales sont-elles surestimées à dessein ? La majorité des gens répondront à ces questions par un ferme «certes non !». Trop de décès, trop de nouvelles contaminations, trop de cas critiques, bref trop de dégâts à tous les plans assombrissent notre quotidien, depuis sept mois, pour céder à la paranoïa. Nous sommes en danger. C’est un fait. Mais à l’autre extrémité du spectre, une autre paranoïa n’est pas loin. Et cela aussi est un danger ! Entre les deux, les certitudes sont fragiles, les idées reçues s’entrechoquent, la force morale est mise à rude épreuve parce que cette pandémie-ci a mis nos existences et notre mode de vie sens dessus dessous.
La question du «canular planétaire», tout le monde l’a remarqué, revient avec la régularité d’un métronome depuis mars dernier sur les réseaux sociaux, sur les terrasses de café, dans les bureaux, dans les salons feutrés et dans les chaumières. Elle n’est pas nouvelle et les sous-entendus qu’elle suggère alimentent les débats chaque jour que Dieu fait. Ce qui est relativement nouveau, c’est la forme et la force qu’elle commence à prendre depuis quelques semaines, à mesure que la cote d’alerte grimpe dans les compteurs de la pandémie. Un exemple «intéressant» est fourni par 140 signataires d’un message d’alerte international, plutôt une lettre ouverte datée du 26 août dernier et postée le 28 août sur le portail «www.covidinfos.net». Un message adressé aux gouvernements et citoyens à travers le monde sous le titre «Stop à la terreur, à la folie, à la manipulation, à la dictature, aux mensonges et à la plus grande arnaque sanitaire du 21ème siècle».
Des professeurs de santé, chercheurs et praticiens spécialisés des cinq continents l’ont collectivement signée. Sur 30 pages et en 24 points, ils disent «Stop à toutes les mesures folles et disproportionnées qui ont été prises depuis le début pour lutter contre le SARS-CoV-2 (confinement, blocage de l’économie et de l’éducation, distanciation sociale, port de masques pour tous, etc) car elles sont totalement injustifiées, ne sont basées sur aucune preuve scientifique et violent les principes de base de la médecine basée sur les preuves. Par contre».
Terribles ces propos ! D’autant plus terribles que les signataires sont des hommes et des femmes de science, des professionnels de la santé opérant aux quatre coins du globe. De quoi ébranler pas mal de convictions. Mais, disons-nous, entre une paranoïa et une autre, le pas est vite franchi. Les extrêmes sont presque toujours dangereux. Un point équidistant – équilibre précaire, certes – est à trouver pour «ne pas perdre la boule», comme on dit en langage populaire. Un point où l’on prend cette posture peu confortable consistant à observer la vigilance sans s’abandonner à la schizophrénie, mais aussi à garder l’optimisme sans basculer dans l’irresponsabilité.
Et pour ceux qui en doutent encore, la «Covid-19» a bel et bien laissé sur le carreau plus de 1.400 mots au Maroc. Et ce n’est hélas pas fini.
