Les «Mots#Maux» de Mohamed Rachdi à voir sur les cimaises de la galerie Dar D’art à Tanger

L’artiste Mohamed Rachdi expose ses dernières œuvres à la galerie Dar D’art à Tanger, du 17 septembre courant au 29 octobre prochain. Dans cette exposition «Mots#Maux, le plasticien propose au public deux séries d’œuvres qui ont été réalisées pendant le confinement lié à la pandémie du «Covid-19», au printemps 2020. Mohamed Rachdi était alors confiné dans un haut lieu artistique et culturel où il résidait et travaillait.
La première série des œuvres s’intitule «Mots-Covid-19» et a été créée sous forme d’un diaporama redéployant en boucle, sur un moniteur, des publications que Mohamed Rachdi postait quotidiennement, comme à son habitude depuis presque une dizaine d’années, sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram. Cette série a inspiré spontanément un texte à Jean-Claude Le Gouic dont voici un extrait : «Il est possible d’installer les lettres-mots sur toutes sortes de vitres transparentes, mais le choix de Mohamed est déterminé par le lieu à partir duquel il peut embrasser une large partie de la ville de Casablanca et au-delà, puisque l’horizon est constitué réellement et imaginairement par la mer. En bon regardeur (on pourrait cette fois dire aussi regard d’heures, certaines vues donnent d’ailleurs sur la fameuse Tour de l’horloge pointant le ciel du quartier administratif), il sélectionne le moment propice. L’image saisie réunit les espaces vus, mais aussi rêvés : l’espace de la ville avec la mer au loin comme promesse de potentiels voyages et celui de l’ouverture de la signification à partir des différents mots-indices du monde de la pensée. Les mots choisis par l’artiste sont personnels, jamais savants, suffisamment polysémiques pour favoriser de multiples liens entre les regardeurs et l’auteur. La perspective urbaine est accompagnée d’une suggestion majuscule : AMOUR, DÉSIR, MORT, NATURE, TFOU, TRACE, RAGE, CIMENT, POUTRE, PUNIR, SQUARE, JARDIN, VOIR, ARGENT, MUR, COIN, TOURS, RUE, PORTE, POTEAU».
La deuxième série d’œuvres que propose Mohamed Rachdi a pour titre «Les Enluminures du désir». Il s’agit d’un ensemble d’œuvres de petits formats, réalisées sur des pages de livres à base de médiums divers en articulant le vocabulaire de l’artiste à travers des compositions qui fait la part belle à la polychromie. Cette série s’inscrit pleinement dans la suite des autres séries de Mohamed Rachdi, «comme les Dunes du désir, les Puits du désir, les Rosaces du désir», tout en développant le projet en continuelle mutation qu’est La Bibliothèque de Majnoun. La série «Les Enluminures du désir» cultive donc de multiples échos aux réalisations passées et il réactive sciemment l’univers plastique et poétique de l’enluminure et de la miniature arabe et persane, où la part belle est faite aux jeux de lignes et couleurs d’entrelacs géométriques et d’arabesques florales, comme promesse du jardin paradisiaque».