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Au rapport !

PAR HASSAN EL ARCH

Au moment même où nous mettions sous presse le présent numéro, le Conseil National des Droits de l’Homme se réunissait en plénière à Rabat pour présenter aux médias nationaux et étrangers le rapport tant attendu sur les événements du «Hirak» qui avait mis le Rif à feu et à sang, il y a près de deux ans. Que le CNDH ai invité les responsables de la presse à cette présentation n’est pas du tout anodin. La Présidente de cette instance, Amina Bouayach, a tenu à être en face des journalistes pour livrer «en live» (comme on dit) les conclusions du fameux rapport, interagir, répondre aux questions, éclaircir ce qui n’est pas suffisamment clair… Assumer, pour ainsi dire, son devoir d’information envers l’opinion publique, dont les médias restent le miroir. Et ce que l’instance du CNDH a livré n’est pas beau aux entournures !

Le très attendu document pèse pas moins de 400 pages. Il raconte, par les chiffres et dans le détail, la genèse d’une prodigieuse dérive dans l’histoire contemporaine du Maroc, le «Hirak» en l’occurrence. Un article factuel sur ce sujet figure en page 6 de ce numéro, pour ceux qui souhaiteraient s’informer sur la quintessence du rapport, en attendant d’avoir accès à l’intégralité du document produit par le CNDH. Mais le propos, ici, est moins de rembobiner la bande de cette tragédie que de s’interroger de nouveau (donc forcément de manière rhétorique) sur les ressorts et les motivations des promoteurs de ce «Hirak». Et il ne s’agit pas non plus de personnifier la question en se référant nommément à Nasser Zefzafi, par qui l’étincelle avait été allumée et qui s’est finalement avéré, devant l’Histoire, au mieux un portefaix. Au pire, un dangereux sbire ! Le propos est simplement de souligner, mettre en gras et en rouge, une évidence sur laquelle tout patriote digne de ce nom a mis le curseur dès la première explosion de violences qui ont frappé Al Hoceima. Cette évidence est que la vérité a été dévoyée dans le Rif ! Même lorsque des caméras filmaient les charges d’émeutiers assoiffés de sang contre les agents de police, même quand des micros relayaient les témoignages d’attaques brutales contre des véhicules et des postes de sécurité, la ligne de stratégie chez les «hirakiens» est restée invariable : le mensonge, la manipulation, l’instrumentalisation, la subversion pour faire court. C’est tout cela qui revient à l’esprit.

Il faut rendre hommage au CNDH d’avoir enfin rendu public son rapport sur ces pénibles événements de 2018 ainsi que sur les violentes manifestations qui ont entouré le procès, plus d’une année à Casablanca, de ce que les médias et une bonne partie de l’opinion publique appelaient «Zefzafi et Cie». Un peu plus d’une année d’enquêtes et d’investigations ont permis au CNDH de livrer sa copie. Elle est sans appel. Amina Bouayach signe et persiste à propos de l’enquête : elle a été établie «en toute indépendance, sans concessions ni arrangement, suivant une méthodologie et des critères scientifiques rigoureux». Suscitant le besoin de dévorer le rapport sans attendre, cette phrase pleine de sens émise par la Présidente du CNDH : «les vérités, aussi choquantes soient-elles, doivent être partagées pour servir le renforcement de la démocratie et le respect des Droits de l’homme».

Abrégeons en rappelant que les événements du «Hirak», en visant directement les forces de l’ordre, ont provoqué un profond traumatisme au sein de l’opinion publique. Ce qui était précisément l’objectif des «hirakiens». Qui sait, aujourd’hui, que 10% seulement des manifestations d’Al Hoceima (60 sur 814) ont été dispersées par la police et que celle-ci a compté dans ses rangs pas moins 788 agents grièvement blessés…? Lisez le rapport du Conseil National des Droits de l’Homme !

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