La première édition du Forum Dakhla Africa Logistics a démarré hier, 20 novembre 2025, dans une atmosphère solennelle, marquée par la volonté collective de faire de Dakhla un maillon essentiel de la connectivité africaine. Après l’hymne national, les participants ont découvert une vidéo retraçant les moteurs économiques de la région : pêche, aquaculture, agriculture, élevage camelin, tourisme durable… Autant de secteurs appelés à bénéficier de la future dynamique logistique.
Dès l’ouverture, le Président du Conseil Régional, Yanja El Khattat (photo), a posé le ton. Il a rappelé que les coûts logistiques en Afrique figurent parmi les plus élevés au monde, freinant les échanges intra-continentaux qui stagnent autour de 15%. Selon lui, améliorer la fluidité des corridors constitue aujourd’hui une priorité stratégique pour ancrer la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) dans la réalité économique. Il a également mis en avant les grands chantiers structurants de la région, dont le Port Atlantique de Dakhla et ses zones industrielles intégrées, conçus pour faire de la ville un hub afro-atlantique.
Les interventions qui ont suivi ont convergé vers une même conviction : l’Afrique doit d’abord commercer avec elle-même. Kouyateh Sheikh Al Moustapha, Envoyé spécial du Président du Liberia, a ainsi salué le rôle du Maroc dans l’intégration logistique du continent, soulignant l’importance de connecter les territoires africains par des infrastructures modernes et interopérables.
La matinée s’est poursuivie par une session plénière réunissant les responsables du Port Atlantique de Dakhla, de PortNet et du Centre Régional d’Investissement (CRI). La digitalisation, l’intégration des plateformes portuaires et l’efficacité opérationnelle ont été présentées comme les leviers indispensables pour renforcer la compétitivité africaine.
L’après-midi a été rythmée par plusieurs tables rondes portant sur les financements, les grands corridors continentaux et les projets d’envergure tels que le gazoduc Maroc-Nigeria. Les échanges ont mis en lumière les défis mais surtout les opportunités d’une coopération logistique repensée, durable et tournée vers l’avenir.
À l’issue de cette première journée très dense, un message s’est imposé : pour bâtir une Afrique souveraine et compétitive, l’investissement dans les corridors logistiques et l’harmonisation des flux deviennent une nécessité. Et Dakhla s’affirme déjà comme l’un des futurs points névralgiques de cette transformation.
LAIDIA FAHIM
