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FINANCEMENT

L’accès à la banque reste un défi pour 1 PME marocaine sur 2

Dans le cadre du «Trade and Competitiveness Program» (TCP) et pour mieux comprendre les enjeux liés à l’accès au financement des PME au Maroc, la Banque Européenne d’Investissement a dévoilé récemment le second volet de son enquête «BEI-UE : les défis des PME au Maroc en 2025».

Menée auprès de 150 dirigeants de PME marocaines, principalement actives dans des chaînes de valeur stratégiques identifiées par le TCP telles que le textile, l’agroalimentaire ou l’automobile, en raison de leur rôle clé dans l’économie nationale, cette étude met en lumière un constat majeur : pour une PME sur deux, l’accès au financement formel demeure inaccessible.

Représentant 93% du tissu entrepreneurial au Maroc, les PME et TPE contribuent de manière significative à créer de la valeur et des emplois dans le Royaume lorsqu’elles disposent des moyens nécessaires.

Entre sources formelles et alternatives pour se financer

Si près d’une PME sur deux déclare avoir obtenu un prêt auprès d’une institution financière, 35% d’entre elles affirment avoir dû recourir à des sources informelles (proches, amis ou membres de réseaux personnels) pour financer leur activité. Une pratique à la fois risquée, peu durable et inadaptée aux besoins de financement importants.

Par ailleurs, 15% des PME rapportent avoir essuyé un refus de prêt, soulignant les barrières existantes à l’accès au crédit. Fait révélateur : seules 1% des entreprises interrogées affirment n’avoir jamais sollicité de prêt formel ou informel, illustrant une forte dépendance des dirigeants de PME à la recherche de financement, quelle qu’en soit la source.

Adéquation entre exigences des banques et besoins des PME

Selon le Haut Commissariat au Plan (HCP), les PME disent se heurter aux conditions d’accès aux prêts : taux d’intérêt peu avantageux (57%), garanties exigées importantes (50%) et fonds propres estimés comme insuffisants (26%). Au regard des constats, les conditions restent difficiles à atteindre pour les entreprises de cette envergure.

D’autre part, il existe encore des contraintes intangibles qui ajoutent une couche supplémentaire de complexité : les procédures lourdes et complexes (53%), le manque d’accompagnement pour les suivre (27%), ainsi qu’une information insuffisante sur les options de financement disponibles (26%), limitent la capacité des PME à accéder efficacement aux dispositifs existants.

La BEI collabore étroitement avec les banques marocaines afin de rendre le système financier plus favorable aux PME. À travers le TCP, par exemple, la BEI propose aux institutions financières locales des mécanismes de garantie partagée visant à réduire leur exposition au risque lorsqu’elles financent les projets d’investissement portés par les PME issues des chaînes de valeur stratégiques.

Lien intrinsèque entre financement et exportation

D’après l’enquête, plus d’un tiers des dirigeants estiment que le manque de financement constitue un obstacle direct à l’exportation. Par ailleurs, 4 PME sur 10 déclarent exporter, mais à une échelle très restreinte, faute de moyens suffisants pour se structurer et se conformer aux exigences des marchés étrangers. «Même avec des opportunités solides à l’international, obtenir un crédit reste un défi. Les conditions sont rarement adaptées à la réalité des PME. On nous demande des garanties que nous ne pouvons pas fournir et les taux sont souvent trop élevés», témoigne un dirigeant de PME marocaine.

Face à cette réalité, le TCP se positionne comme un levier stratégique. Mis en œuvre par la BEI et cofinancé par l’Union Européenne, il propose un accompagnement technique et financier sur-mesure. La mise en place d’un dispositif structuré à partir d’un portfolio de garanties partiellement assurées par la BEI, de taux préférentiels, d’allègement de garanties et d’un accompagnement technique aux banques et aux PME, permet de libérer le potentiel d’investissement de ces dernières et renforcer leur compétitivité sur les marchés internationaux.

Au Maroc, la BEI a signé un accord de partenariat avec la Banque Centrale Populaire afin de développer une ligne de crédit spécifique pour les PME issues des chaînes de valeurs exportatrices.

Méthodologie de l’enquête BEI-UE

«Enquête BEI-UE : les défis des PME au Maroc en 2025», commanditée par la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et réalisée par l’institut de sondage Potloc, a été conduite en mai 2025 auprès de 150 propriétaires et/ou dirigeants de PME marocaines, représentatifs à l’échelle nationale. Les entreprises interrogées appartiennent majoritairement au tissu productif des principales chaînes de valeur exportatrices ciblées par le Programme Trade and Competitiveness de la BEI, cofinancé par l’Union Européenne. Ces chaînes de valeur concernent les secteurs de l’agroalimentaire, de l’automobile et du textile. 

La BEI est un partenaire privilégié du Maroc depuis plus de 40 ans. Elle finance le développement et la mise en œuvre de projets clés dans des secteurs essentiels de l’économie marocaine tels que le soutien aux entreprises, l’agriculture, l’eau et l’assainissement, l’éducation, la santé, le transport ou encore les énergies renouvelables.

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