Khalid Douache trois fois sur le sommet du Toubkal en un temps record

Au cœur du Haut Atlas, là où l’air se fait rare et les sentiers abrupts, Khalid Douache, alias Abodrar, s’est lancé dans un défi aussi fou qu’inédit : gravir trois fois le Toubkal, point culminant d’Afrique du Nord, en moins de 24 heures. Mais l’exploit ne tient pas qu’au chronomètre…
L’alpiniste a déjà gravi des sommets emblématiques en conditions hivernales, parfois en solo, au Maroc comme à l’étranger. Cette fois, c’est un message qu’il a voulu émettre à travers un geste fort et symbolique.
Khalid Douache est un alpiniste passionné et un réalisateur engagé qui a bouclé son troisième aller-retour vers le sommet du Toubkal, le 1er juin dernier, en 3 heures et 49 minutes au total, près de 3.000 mètres de dénivelé et une seule intention : effacer les traces humaines laissées sur la montagne. En effet, à chaque passage, il s’est arrêté pour effacer des tags sauvages peints sur les rochers du massif.
Un acte symbolique, un geste de réconciliation
Aucun sponsor. Aucun assistant. Aucune équipe technique. Seulement lui, son sac, sa détermination et son besoin viscéral de rendre à la montagne ce qu’elle lui a donné : du silence, du sens, de la force. Les chiffres de l’ascension parlent d’eux-mêmes : 3 allers-retours vers le sommet, 24 km parcourus, 2.880 m de dénivelé, un sommet à 4.167 m atteint trois fois, 3 tags effacés…
Plus que l’exploit sportif, c’est la portée symbolique de cette initiative qui marque les esprits. En gravissant le Toubkal trois fois d’affilée, l’alpiniste veut rappeler à tout le monde une responsabilité collective : «On peut aimer la montagne sans la salir. On peut laisser une trace sans la défigurer».
Une aventure bientôt sur les écrans
Un projet baptisé «3x Toubkal 24h Challenge» est en cours de reconnaissance auprès du Guinness World Records. Une série documentaire est également en préparation, avec des images immersives tournées sur place. On y découvrira les coulisses de ce défi, mais aussi une réflexion plus large sur notre rapport à la nature, à l’effort et à l’empreinte que nous laissons.
«Ce n’était pas pour faire «un coup». C’était pour faire passer un message. La montagne ne nous appartient pas. Elle nous tolère». Tout est dit.