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CINÉMA

La fresque patriotique «Les Évadés de Tindouf» dans les salles à partir de cette semaine

Samedi dernier, «Les Évadés de Tindouf», le long-métrage tant attendu, a été présenté au public au Mégarama Casablanca, lors d’une avant-première émouvante, marquée par une grande émotion palpable et un écho fort à l’occasion du 49ème anniversaire de la Marche Verte. Ecrit, réalisé et produit par l’écrivain et journaliste Abdelhak Najib, le film retrace l’histoire de cinq ressortissants marocains (trois hommes et deux femmes) qui, après plus de 25 ans de captivité dans les camps de réfugiés de Tindouf, réussissent à s’échapper de cette «prison à ciel ouvert» pour tenter de rejoindre enfin le Maroc, leur terre nourricière.

Dans sa première grande œuvre cinématographique, Abdelhak Najib déclare : «Le long-métrage «Les Évadés de Tindouf» est avant tout un «film contre l’oubli, une tentative de rendre justice à ceux qui ont souffert dans l’indifférence du monde. Nous avons un devoir de mémoire : celui de raconter l’horreur et de transmettre les témoignages des victimes de manière indirecte». Le film se veut aussi un hommage vibrant à la résistance et au courage de ces hommes et femmes qui ont sacrifié tant de choses pour retrouver leur liberté.

La structure du film se déploie en trois périodes essentielles. Tout commence en 1974, lorsque ce groupe de Marocains est capturé par les terroristes du «Polisario» et incarcéré dans les camps de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie. Puis, en 2000, l’histoire prend un tournant décisif avec leur évasion audacieuse à travers le désert, dans des conditions extrêmes et de survie. Enfin, le film nous transporte dans le présent où le fils de l’un des évadés, incarné par Abdelhak Najib lui-même, part à la recherche de son père, décédé dans les dunes et tente de «compléter» l’aventure de ce dernier.

La vastitude du désert et la dureté des conditions sont omniprésentes à chaque instant. La caméra du réalisateur suit les protagonistes dans leur périple, les guidant à travers les dunes sans carte, sans repères. Soif, faim, épuisement et peur deviennent leurs compagnons de tous les instants. «Ils marchent, la nuit, se cachent le jour, avec pour seuls viatiques un sac, de l’eau, des dattes, un Coran et une radio défaillante. Le désert devient leur prison et leur seul espoir», raconte Abdelhak Najib. La tension et la souffrance qu’ils endurent sont palpables et rendent ce voyage non seulement géographique, mais aussi profondément intérieur.

Dans ces camps, les protagonistes ont vécu un véritable calvaire, enfermés dans des conditions de vie inhumaines : torture, privations et traitements cruels étaient leur quotidien. «Ils ont été assoiffés, affamés et traités d’une manière pire que s’ils étaient des bêtes de somme», explique le réalisateur. Pourtant, malgré la souffrance et l’isolement, l’espoir de la liberté n’a jamais cessé de les nourrir. Leur évasion n’est pas simplement un acte de survie, mais un acte de résistance, un cri de révolte contre des décennies de détention. Le film explore avec intensité la psychologie de ces personnages, qui naviguent entre moments de folie, de désespoir et de résilience.

L’impressionnante distribution du film est portée par des acteurs de grand talent : Driss Roukhe, Mohamed Choubi, Karim Oujil, Imane Kendili, Alia Bencheikh, Yassine Abdelkader, Kamal Haïmoud, Mohcine Montaki, Mohamed Simoka, Fouzia Ejjawi, ainsi que tous les autres qui incarnent avec brio la force intérieure de ces résistants. Aux côtés de ces figures confirmées, le réalisateur lui-même joue un rôle-clé dans cette aventure humaine. Le film bénéficie également des performances poignantes des actrices Imane Kendili et Alia Bencheikh qui ajoutent une dimension humaine et intime aux épreuves traversées par les femmes dans ce combat pour la liberté.

«Les Évadés de Tindouf» est avant tout une œuvre profondément humaine. Karim Doniazalle, co-scénariste du film, explique : «L’objectif était de montrer non seulement la souffrance, mais aussi l’espoir, la détermination et la force humaine face à l’oppression».

Produit par Orion Productions, en collaboration avec Event Lines, «Les Évadés de Tindouf» est dans les salles à partir de cette semaine. Un film puissant qui mérite d’être vu non seulement pour son sujet historique, mais aussi et surtout pour son message universel d’espoir, de lutte et d’endurance.

LAIDIA FAHIM

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