«L’avenir du champ politique national : une polarisation apaisée et sereine de type marocain»
Entretien réalisé par HASSAN EL ARCH
Il a le verbe haut, les idées bien carrées et la vision perçante sur le champ politique national qui bouge en ce moment. Salaheddine Aboulghali est l’un des trois membres de la présidence collégiale du PAM (Parti Authenticité et Modernité) avec Fatima Zahra Mansouri et Mehdi Bensaïd. Dans cette interview, il met le curseur là où ça interpelle !
5 mois après votre élection à la tête du PAM, à côté de Fatima Zahra Mansouri et Mehdi Bensaid, comment appréhendez-vous cette mission et dans quel état est le PAM aujourd’hui ?
Salaheddine Aboulghali : notre empreinte est déjà là. Je l’ai dit, la nuit du 9 février, lors de la conférence de presse au soir de mon élection à la Présidence Tricéphale, que nous allions rebâtir le parti et nous sommes bien partis pour le faire. Élection des membres du Bureau politique, renforcement des organisations parallèles, adoption de la Charte d’éthique, lancement de rencontres et meetings d’encadrement, Feuille de route politique et Plan stratégique, préparation du lancement de l’Académie de la Pensée Politique, refonte totale de la gestion administrative et financière du parti, remise à jour des fondements et principes philosophiques du projet politique et j’en passe… Tout ceci, en prenant compte des défis internes et externes et des contraintes liées à un exercice d’une telle nature.
Comment se passe la Présidence Collégiale jusqu’à présent ?
Salaheddine Aboulghali : nous sommes tous les trois, Fatima Zahra Mansouri, Mehdi Bensaid et moi-même, guidés par des objectifs clairs et nous appartenons à la même école. Certains souhaitent nous voir divisés ou attendent que des intérêts personnels l’emportent sur les exigences de solidarité et d’engagement d’une telle gouvernance. Je leur dis qu’ils attendront longtemps, car notre conscience et notre responsabilité au sujet de ce trio est une force qui nous permet de discuter, échanger et trancher vite et bien. Cette forme de gouvernance est innovante et nous donne la capacité de rebâtir notre parti politique et de le mettre en ordre de bataille pour les prochaines échéances politiques et électorales, tout en faisant du succès collectif le but recherché au lieu de la valorisation personnelle. Nous en avons fini avec la notion de Zaim. Ça ne dit plus rien aux générations montantes. Pire, ça les fait fuir ! Le PAM est arrivé à un stade de son parcours où cette forme de gouvernance était devenue nécessaire pour marquer le début d’une nouvelle ère, une refonte totale de notre parti, un renouvellement de nos instances dirigeantes, un rajeunissement de nos élites et une ouverture sur les femmes et les très jeunes. Le 5ème congrès a vu juste. Les militants ont voulu de nouveaux visages et une nouvelle façon de faire. Nous comptons les servir ainsi que les Marocains dans ce sens.
Comment ressentez-vous personnellement cette charge à la tête du 2ème parti du pays ?
Salaheddine Aboulghali : je sens le poids de la fonction et de la responsabilité sur mon cœur et je suis profondément animé par la confiance de nos militants et l’intérêt du parti. Par ailleurs, j’apprends tous les jours. J’ai aussi appris à pratiquer le pardon des offenses car il faut rassembler, même si on déçoit les ambitions légitimes d’un ou d’une collègue. Mais je ne me soustrais pas à la critique ni à l’attaque, vu ma fonction et mon poste lorsque des colères internes s’expriment. Je pense profondément que les souffrances qu’il faut apaiser en priorité sont celles de nos concitoyens d’abord et en premier lieu. De celles et ceux qui sont laminés par la vie chère et qui ont du mal à accéder à un service public de qualité. De celles qui sont victimes d’agression, de viol ou d’escroquerie de leur fruit de travail et à qui nous n’avons pas pu rendre justice. De celles et ceux dont les libertés publiques, de plus en plus exigées par les nouvelles générations, ne sont pas respectées, comme la brutalité des réseaux sociaux, l’atteinte à la vie privée, le difficile accès à l’information publique, le sentiment d’impunité à l’égard des gestionnaires de l’argent public, etc. Parce que la politique, ce n’est pas des tableaux et des bilans de mi-mandat, non. La politique, c’est ce qui reste au moment des chocs et des crises et c’est à nous de l’édifier pour les futures générations au sein d’institutions fortes et de l’État de droit, tels qu’imaginés par notre Souverain, que Dieu l’assiste, depuis 25 ans.
Vous avez intégré le PAM depuis le début comme première expérience politique. Quels étaient vos reproches au parti, au début ? Certains continuent d’évoquer le péché originel du PAM…
Salaheddine Aboulghali : des erreurs, le PAM en a commises. Mais le PAM n’a jamais fait preuve d’hypocrisie ou de lâcheté. Revenons un peu en arrière, lorsque l’Instance Équité et Réconciliation avait débuté en 2005, que le rapport du cinquantenaire avait suivi et que la gauche avait vite été cramée au pouvoir. En si peu de temps, il était devenu évident pour toutes et tous que l’État avait voulu tourner une page de l’histoire dans la perspective d’apporter de la clarification à l’égard d’un champ politique national atomisé qui avait perdu sa capacité à encadrer et à mobiliser. Rappelez-vous le taux d’abstention en 2007. Les partis de gauche, tout comme ceux du mouvement national, pensaient que leur ancrage dans l’histoire suffisait à leur garantir un imaginaire collectif qui allait durer longtemps, alors que les attentes des Marocains étaient nouvelles et multiples. Il ne s’agit pas ici de les étaler. Ces partis se sont trompés, du moins une bonne partie de leurs élites.
Pour vous, la gauche est responsable des résultats de 2011 ?
Salaheddine Aboulghali : je ne dis pas ça; je vous donne simplement la lecture qui est la mienne sur la naissance du PAM, car on ne peut pas comprendre grand-chose sans une analyse du contexte dans lequel les choix ont été faits. C’était pour dire que le Palais avait anticipé 2011 bien avant, et que l’initiative de la création du Mouvement pour Tous les Démocrates, qui a donné lieu au PAM, un des marqueurs politiques de ces vingt dernières années dans notre pays, a été un succès incontestable. Peu importe si certains continueront de le nier. Car la mission principale du PAM, dès sa naissance, a été la lutte contre la balkanisation du champ politique national. D’ailleurs, le PAM lui-même est né du rassemblement de cinq partis politiques et tout le monde savait déjà qu’il ne pouvait y avoir 35 partis politiques et donc 35 projets de sociétés que les Marocains devaient connaître et parmi lesquels ils devaient choisir. Cela n’était, et ça l’est toujours, que confusion, perte de sens, aberration et dépolitisation ! Le diagnostic était juste. La réponse était idoine. Et si c’est cela le péché originel du PAM, alors je rêverai de le retenter parce qu’à mon avis, nous en avons besoin aujourd’hui plus qu’hier.
Donc, vous voulez dire que le MTD et le PAM voulaient en découdre avec un paysage politique atomisé. Qu’est-ce qui a empêché cela de se produire ?
Salaheddine Aboulghali : certains responsables politiques avaient tout simplement refusé. D’autres avaient quitté le train en cours de route. Ce n’était pas uniquement par crainte de dilution dans une structure nouvelle et moderniste, mais aussi la simple idée que la psychologie est dominante chez le personnel politique, ici et ailleurs, il faut le dire. Le projet du MTD était de clarifier le champ politique national, d’en finir avec la balkanisation et de créer des blocs politiques qui seraient compris par les Marocains, avec des projets lucides et idéologiquement identifiables. Mais le fait que certaines élites de gauche aient refusé ou lâché le projet en cours de route n’a pas empêché la continuité du Mouvement pour Tous les Démocrates et la détermination de son fondateur à faire émerger une scène politique nationale démocratique et crédible capable d’encadrer le peuple marocain et les jeunes en particulier, et d’accompagner ainsi la vision Royale et les chantiers immenses que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, allait lancer et suivre de près. C’est ce dont le Maroc moderne a toujours eu besoin et c’est encore valable aujourd’hui. Ceci dit, quand les Marocains nous avaient mis, en 2011, à la tête de l’opposition face à un parti politique de type populiste, essentialiste et novice dans la gestion des affaires publiques et gouvernementales, notre priorité était claire : lutter contre le passéisme et faire émerger un projet de société moderniste. Notre discours, lorsque nous étions dans l’opposition, était certes dur, mais il provenait de notre conviction que la bataille culturelle devait être menée avec ardeur pour que nos acquis démocratiques et sociétaux ne soient pas atteints auprès de la population marocaine. Nous avons réussi ce défi et l’Histoire notera que nous étions la seule force partisane qui avait mené ce combat avec tous les risques que cela comportait.
Que voulez-vous dire par populisme de type essentialiste?
Salaheddine Aboulghali : le populisme en général n’est pas une action politique en soi, pour la simple raison qu’une telle action ne tiendrait pas face à la réalité. C’est plutôt un discours amputé d’acte et qui a été banalisé un peu partout dans beaucoup de pays, y compris très développés, et qui peut plaire jusqu’à ce qu’il frôle la préparation à la violence. Et c’est là que sa nature devient essentialiste et beaucoup moins drôle. Dans ce cas de figure, le populisme de type essentialiste repose sur deux principes fondamentaux. Premièrement, sa rhétorique repose toujours sur une dialectique «eux» contre «nous». Deuxièmement, il considère que la notion de «peuple» est synonyme de «pureté» et que la notion d’«élites» est synonyme de «pourriture». En d’autres termes, le «peuple d’anges» serait gouverné par des «élus Satans». Peut-être que le verbiage qui a gangréné la scène marocaine entre 2011 et 2021 vous rappelle quelque chose dans ce sens… Le PAM était là et nous avons mené la bataille, nuit et jour, pour que ce populisme-là cesse sans dégâts, contrairement à ce qui s’est passé dans plusieurs pays arabes. Faites le bilan chez nous ! Les résultats de 2021 ont montré que nous avons réussi à mener le combat politique et intellectuel. Le PAM a été à la hauteur dans une étape cruciale de l’histoire politique moderne de notre pays. Il faut le reconnaître, et encore une fois, si c’est cela le péché originel, alors je préfère être mal né.
Pour revenir à la polarisation, vous pensez que le projet du PAM de 2008 est toujours d’actualité ?
Salaheddine Aboulghali : ce que je comprends, c’est que nous sommes dans un changement d’époque avec tout ce que cela signifie sur les plans idéologique et industriel. Nous sommes à la fin d’un cycle historique qui sonne à la fois une transformation et un retour. Une transformation du rapport au travail, à la création de valeur, à la technologie et aux outils de production d’un côté, et un retour à l’État-nation et aux valeurs spirituelles et souveraines d’un autre. Ceci, dans un environnement régional et international agressif et de plus en plus concurrentiel et intrusif. Et nous ne sommes pas les seuls. Dans cette nouvelle ère qui se dessine devant nous, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souhaité doté le pays de chantiers colossaux, allant de l’infrastructure à l’énergie et à l’ouverture atlantique en passant par l’État social, les droits fondamentaux, un nouveau modèle de développement où l’investissement privé prendra la plus grosse part de l’économie nationale, une ouverture sur le monde en accueillant des manifestations mondiales sportives et culturelles. La question est : quelle sera notre réponse en tant que partis politiques à cette vision et orientations Royales ? La scène politique actuelle n’est pas à la hauteur de ces attentes, nous le savons tous. Tous les partis doivent se remettre en question. Nous avons besoin que les jeunes comprennent qu’une création de richesse phénoménale va se déployer dans notre pays et que leur part du gâteau est là et n’attend que leur implication et engagement, qu’ils n’ont pas à tendre l’oreille aux ennemis du pays et aux partisans de la détestation des élites, toutes catégories confondues, y compris artistiques et culturelles. Qui d’autres que les acteurs politiques pourront entraîner cet espoir chez les jeunes par le biais d’un encadrement politique constant, crédible et d’une effervescence d’un débat public de qualité ? Il s’agit d’un destin national pour tous les Marocains, tracé par notre Souverain, que Dieu l’assiste, un destin national qui a besoin que nous repensions la mise en scène politique nécessaire à son accompagnement. Entre partis politiques, nous devons nous interroger sur la nature des clivages que nous voulons, car je ne pense pas que les partis politiques puissent continuer longuement sur ce qu’ils sont aujourd’hui, sans clarification, sans identification, perçus pour la plupart comme des coquilles vides qui n’ont rien à dire, rien à débattre, piégés encore davantage par les mécanismes de production des réseaux sociaux qui les font tourner en dérision.
Et comment se déclinerait concrètement, à votre avis, cette polarisation politique ?
Salaheddine Aboulghali : si nous ne nous mettons pas au travail pour créer une polarisation claire et crédible avec des pôles idéologiquement identifiables, des modernistes d’un côté, des conservateurs de l’autre, et pourquoi pas des centristes, mon avis est que nous arriverons en 2026 avec un risque de crise politique; crise que je sépare totalement de la gestion gouvernementale qui, elle, est plutôt bien menée. Mais la politique est une question de souveraineté et de légitimité et non de chiffres et de tableaux. Si la première est surveillée de près par le Chef de l’État qui ne cesse de l’appuyer et d’en faire une priorité dans plusieurs champs, y compris celui de la santé, de l’énergie, de la défense et de l’agriculture, la seconde est intimement liée à la capacité des acteurs politiques d’encadrer les jeunes et de les entraîner dans le Maroc de demain autour d’un rêve marocain plein de confiance, d’amour pour la patrie et de libertés publiques.
Vous pensez que les partis politiques disposent des moyens et outils nécessaires pour mener un tel chantier de polarisation vers le succès ?
Salaheddine Aboulghali : mon avis personnel va dans ce sens. Je pense que l’État social qu’a voulu Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, n’est pas assez «marqueté» par les acteurs politiques, en ce sens qu’il doit être accompagné par l’exigence d’une contrepartie de la part de nos concitoyens. Il faut que 2026, et c’est ma conviction, soit la consécration d’un discours politique responsable et courageux demandant à nos concitoyens de participer à cet effort national de lutte contre la violence et l’informel. Nous avons tout à gagner à propos de ces deux points en particulier, d’autant plus que nous serons amenés à mettre en œuvre des chantiers colossaux à l’aune de la préparation de 2030. Il est important, à mes yeux, qu’au-delà des moyens que l’État est en train de mettre en place pour réussir cette rencontre planétaire et d’autres qui suivront, la question des mentalités, du civisme, de la dignité humaine et des règles du vivre-ensemble soit prise au sérieux avec le concours de l’ensemble des acteurs politiques nationaux. Cette polarisation permettra la relance d’un débat public nécessaire pour mobiliser les Marocains et les faire adhérer à l’idée d’un destin commun, ce qui n’empêchera pas chaque parti de garder sa singularité, mais encouragera les citoyens à s’impliquer sur les questions d’intérêt général, sous peine de voir le débat public descendre dans les méandres des réseaux sociaux et confisqué par des plateformes étrangères ou pour le moins non professionnelles, détruisant tout sur leur passage, y compris les médias nationaux. Nous devons rethéâtraliser le débat politique à l’ère des réseaux sociaux et de la multiplicité des ennemis du Maroc. Pour cela, je dis que la constitution de pôles politiques est indispensable pour y arriver. Cela va dans l’intérêt de tous. Encore une fois, c’est mon avis personnel.
Les partis islamistes verront-ils cette constitution de pôles politiques d’un bon œil ?
Salaheddine Aboulghali : il n’y pas de parti «islamiste» au Maroc, sinon tous les partis le seraient. J’ai toujours combattu ce verbiage car il récuse le droit à l’Autre d’exister. C’est la définition même de l’extrémisme qu’il ne faut jamais cesser de déconstruire. C’est un piège qui a été tendu par les chaînes satellitaires arabes des années 90, lesquelles ont repris, souvent inconsciemment, les éléments de langage de Hassan El Banna selon le célèbre dicton «l’Islam est la solution». Quand vous étiquetez un parti politique d’«islamiste», vous excluez tous les autres de l’Islam. Pire : vous excommuniez le reste des acteurs politiques, avec toute la division et la violence que cela entraîne dans les sociétés. Dans le cas du Maroc, c’est la Commanderie des Croyants qui apaise les cœurs à ce sujet, et Dieu merci ! Mais ailleurs, les choses se passent différemment. Je vous le redis, il n’y a pas de parti «islamiste» au Maroc, il y a des partis «conservateurs», c’est cela la bonne appellation, et aucune constitution de pôles politiques dans notre pays ne pourra voir le jour si les catégories d’appellations ne prennent pas cela en compte. Ce serait même dangereux, le cas échéant, car cette polarisation mènerait à l’extrémisme et à la violence. C’est une polarisation «apaisée» et «sereine» dont je parle, qui veut en découdre avec les extrêmes et dans laquelle chaque Marocain, quelle que soit sa conviction politique, trouve sa place et demeure respecté. La plupart des gens sont attachés aux valeurs spirituelles et nous aussi. Je plaide même, au sein de mon parti, pour un projet de société moderniste, démocratique et spirituel. Chacun a droit à sa spiritualité. En conséquence, des interprétations particulières appartenant à un cheminement spirituel donné peuvent faire l’objet de débat et de clivage. En revanche, l’Islam, lui, ne peut pas faire l’objet de controverses ni de division au sein d’une polarisation politique de type «marocain». Je dis donc : un pôle «conservateur», un pôle «moderniste», un pôle «centrise», une religion propriété de tous, une théâtralisation du débat public, un destin national tracé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste. Voilà, à mon avis, les ingrédients qui imposeront de façon automatique un rehaussement du personnel politique et une forte capacité de mobilisation des jeunes et des générations montantes autour du rêve marocain. Car c’est de cela qu’il doit s’agir pour notre avenir ! Toute la question est de savoir qui, parmi les acteurs politiques, y croient réellement.
Vous pensez que c’est le moment pour les partis politiques de se regrouper en pôles politiques ?
Salaheddine Aboulghali : la politique est toujours une question de calendrier. Le MTD a porté cette réflexion en 2007 et 2008 et était précurseur à ce sujet. Cela m’avait fait aimer la politique et m’avait convaincu du projet politique du nouveau règne. L’ego de quelques élites politiques, ainsi que le Printemps arabe, ont déplacé un peu le timing, c’est tout. Aujourd’hui, ma foi est immense dans le génie du Maroc et de son Roi. Mon rêve de toujours se réaliserait si nous pouvions être en capacité de doter notre scène politique de pôles politiques clairs et crédibles, d’inclure toutes les idéologies politiques sans exception aucune, à l’image du Maroc auquel nous aspirons tous, car les Marocains méritent cela et particulièrement nos jeunes. Dès l’élection de la Présidence Collégiale, nous avons contribué à ce que les cofondateurs du MTD reviennent à la Maison. Nous en avons convaincu quelques-uns et notre détermination reste intacte, car nous tenons à ce que notre projet politique du PAM soit «enraciné» (j’aime beaucoup ce terme) dans l’esprit et l’âme de ses fondateurs. Quoi de plus beau que ce lien intergénérationnel qui nous donne de la force et de la fierté pour aller de l’avant et se projeter vers un avenir meilleur ? Beaucoup de pays, même développés, souffrent aujourd’hui d’absence de symbole de l’autorité et vivent des instabilités politiques de plus en plus exacerbées. Dieu merci, la Monarchie marocaine est un ciment pour nous, qui nous protège lors des chocs et des vulnérabilités et qui nous trace le cap vers lequel nous voulons aller. Donc tout est possible. C’est l’esprit d’un courage politique national qu’il nous faut pour bâtir des pôles politiques. La moindre des choses est de reconnaître cette nécessité !
Le PAM pourrait, à votre avis, jouer un rôle central dans la survenue de cette polarisation politique ? Et à quelles formes de polarisation pensez-vous ?
Salaheddine Aboulghali : si volonté il y a, la volonté doit être commune et partagée par l’ensemble des forces vives de la nation et c’est un travail qui doit être mené par tous. Le PAM est le parti qui renouvelle ses instances dirigeantes de la façon la plus régulière et la plus démocratique. Il n’y a qu’à regarder le nombre de Secrétaires Généraux en moins de 16 ans et le comparer avec les autres formations politiques. Le PAM est le parti qui rajeunit ses instances dirigeantes et qui met la femme politique au cœur du processus décisionnel partisan. Le PAM est le parti qui a instauré une Charte d’éthique complète et irréprochable à la lumière du message adressé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, aux participants du symposium marquant le 60ème anniversaire du premier parlement élu au Maroc. En d’autres termes, le PAM est le curseur du champ politique national. Les PAMistes, lorsqu’il s’agit de mener les batailles culturelles, sont là. Mais lorsque le temps arrive de composer et de discuter avec toutes les forces politiques au sujet d’un intérêt général, sans exclure personne, je dis bien personne, les PAMistes seront là et ce sera tout à notre honneur d’être les premiers à inviter toutes les forces politiques à un débat public au sujet d’une polarisation apaisée et sereine de type marocain, catalyseur d’un destin commun et au service de l’intérêt général. S’agissant des formes possibles d’une telle polarisation, rien n’est inenvisageable. Rapprochements, groupements, alliances, fusions, pôles, etc… La politique, c’est aussi l’art du possible.
Repères sur un parcours dense
Salaheddine Aboulghali est un battant au long cours ! Son profil, sa formation académique, son ouverture d’esprit et son sens des challenges lui ont fait endosser de nombreuses responsabilités. Aperçu sur son parcours :
>> 1994 : Baccalauréat, École Américaine de Casablanca.
>> 1996 : Concours national américain en Sciences Politiques, Georgetown University (Washington, USA)).
>> 1999 : Licence en Sciences Politiques, Bachelor, University of Massachusetts Lowell (Boston, USA).
>> 2001 : Mastère en Droit, Université de Perpignan (France).
>> 2010 : Diplôme d’Études Supérieures (DEA) de l’Université Mohammed V-Souissi Faculté de Droit, Rabat.
>> 2012-2024 : Membre du Bureau Politique du Parti Authenticité et Modernité (PAM).
>> 2011-2026 : Parlementaire à la Chambre des Représentants et membre de la Commission d’enquête parlementaire sur le contrôle des prix du carburant.
>> 2021-2026 : Membre de La Commission Parlementaire Mixte Maroc-Union Européenne à Bruxelles.
>> 2016-2021 : Président du Groupe d’Amitié Parlementaire Maroco-Britannique à la Chambre des Représentants.
>> 2010-2024 : Président du Conseil de Surveillance de Luxe Radio.