Quand le Ministre de la Santé botte en touche

L’adoption du «Pass Vaccinal» en cette période de l’année est une mesure qui vise à inciter les personnes non vaccinées à se faire vacciner rapidement. C’est ce qu’a déclaré hier lundi à Rabat le Ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, qui s’exprimait lors de la séance des questions orales à la Chambre des Représentants. Le Ministre se réjouit du coup d’accélérateur donné depuis le 21 octobre dernier au processus national de vaccination, mais n’a pas jugé utile de s’excuser au nom du gouvernement qu’il représente sous la coupole de l’Hémicycle, pour la brutalité de la mise en œuvre du «Pass Vaccinal» et les effets pervers qui en découlent depuis la semaine dernière : un engorgement monstrueux dans les centres de vaccination à travers le pays. Le Ministre a déclaré devant les députés que le but de cette mesure est de «se prémunir contre les nouveaux foyers de contamination qui peuvent resurgir et de se préparer à l’hiver, qui est une saison propice à l’apparition de nouvelles vagues épidémiques». Mais il n’a évidemment pas évoqué le risque sanitaire clairement posé du fait même de ces attroupements aux vaccinodromes ! Khalid Aït Taleb a aussi déclaré que le «Pass Vaccinal» a été adopté non pas comme mesure contraignante, mais constitue au contraire un document officiel qui va permettre aux personnes entièrement vaccinées à reprendre progressivement leur vie normale. «La logique de la prévention exige d’assouplir les mesures restrictives pour la communauté des vaccinés», a-t-il souligné. Mais le haut responsable ne semble pas réaliser combien son discours est choquant pour les millions de Marocaines et Marocains non vaccinés, qui se sont résolus à se rattraper, non pas de manière ordonnée et responsable, mais sous la contrainte brutale et la confiscation de leur liberté de mouvement ! Assurément, le Ministre a raté hier, face aux élus de la Nation, une occasion de faire amende honorable au nom du gouvernement qu’il représente. Avec un simple mot pour s’excuser, au passage, du mode opératoire adopté en raison de «x», de «y» ou de «z». Histoire de montrer simplement que l’Exécutif a du respect pour la dignité des citoyens. C’est tout.
HASSAN EL ARCH