Le Conseil Économique, Social et Environnemental, présidé par Ahmd Réda Chami (photo), a publié un important rapport réalisé dans le cadre d’une auto-saisine, adopté le 29 décembre dernier. Le document apporte des éclaircissements fort intéressants et souligne que les addictions ne sont pas encore suffisamment reconnues, ni effectivement prises en charge par les organismes de protection sociale, ni traitées en tant que maladies, alors qu’elles sont définies comme telles par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et, à ce titre, éligibles aux soins.
Le rapport souligne que 6 millions de personnes fument au Maroc, dont 5,4 millions d’adultes et un demi-million de mineurs de moins de 18 ans. Ainsi, 15 milliards de cigarettes sont consommées chaque année avec des teneurs en nicotine et en substances toxiques supérieures aux produits autorisés en Europe. 35,6% de la population sont exposés au tabagisme.
L’usage des substances psychoactives chez les adolescents scolarisés n’est pas moins alarmant, selon les dernières enquêtes en la matière menées par le ministère de la Santé, avec une prévalence de 9% au tabac. Il faut aussi relever que 7,9% des élèves âgés entre 13 et 17 ans sont des fumeurs, dont 63,3% ont commencé avant l’âge de 14 ans, 9% disent avoir consommé au moins une fois du cannabis au cours de leur vie, 13,3% ont expérimenté la consommation de l’alcool et 5% ont expérimenté la consommation des psychotropes. Quant à la prévalence de la cocaïne, elle est estimée à 1,4%.
S’agissant d’autres comportements addictifs, le rapport du CESE évoque le jeu d’argent. Selon les estimations des opérateurs de jeux, entre 2,8 et 3,3 millions de personnes pratiquent le jeu d’argent au Maroc, dont 40% sont considérés comme des joueurs à risques excessifs. (Photo : Le360).
L. F.
