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Omnipotente «Idara»

Par HASSAN EL ARCH

Directeur de la Rédaction

direction@letempsmag.ma

C’est un vieux serpent de mer. On n’en voit presque jamais la tête ou la queue. Mais elle est là. Elle est omniprésente. Intimidante. Incontournable. Son gigantisme, sa complexité, son inertie surtout, sont un défi au contribuable. Il s’agit de l’Administration. Un vieil adage bien de chez nous suggère, en forme de souhait à l’adresse d’un ami ou d’un parent : «Puisse Dieu t’éviter d’avoir affaire à l’Administration». Entendre par là, évidemment, les services publics essentiels à la vie (survie parfois) du citoyen ordinaire et tout ce qu’ils incarnent dans l’imaginaire de celui-ci aux plans de l’accueil, de l’accès, des délais, de la cohérence, de l’efficience et du respect de la dignité surtout. Car ce sont ces choses-là qu’attend le contribuable en franchissant l’entrée de l’hôpital, du tribunal, de la commune, de la perception, de l’arrondissement de police, de la poste… Du cimetière aussi !

Somme toute, cette attente – légitime au plus haut degré – est forte également, sinon plus encore, dans les services relevant du secteur privé car, là, le citoyen y va de sa poche. Mais puisqu’on parle de la grande et omnipotente «Idara», disons que la notion de service public a toujours été et restera longtemps encore une vue de l’esprit. Que le gouvernement Akhannouch entend  aujourd’hui démystifier ! Oui, cela peut surprendre comme posture soudaine chez un Exécutif, quel qu’il soit, car l’omnipotence d’une Administration est proportionnelle à sa capacité d’intimidation vis-à-vis des administrés qu’elle est censée servir et non asservir… Tout est là.

Donc, le gouvernement décide aujourd’hui de mettre les choses à plat dans ce qui grince, coince ou simplement agace, s’agissant du fonctionnement de la mécanique administrative. A priori, ça ne ressemble pas à un effet d’annonce. Il faut l’espérer, du moins. Lundi dernier, le Chef du gouvernement a présidé une réunion (la troisième jusque-là) de la Commission nationale de simplification des procédures administratives. Oui, ça existe ! Des poids lourds du gouvernement y ont pris part : le Ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit; le Secrétaire Général du gouvernement, Mohamed Hajoui; le Ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des Politiques publiques, Mohcine Jazouli; et la Ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’Administration, Ghita Mezzour. On pourrait s’étonner de ce que d’autres hauts responsables, dont les ministères sont concernés par cet ordre du jour, n’y aient pas siégé : Ryad Mezzour, Fatim-Zahra Ammor, Nadia Fettah, Khalid Aït Taleb, Abdellatif Ouahbi… Mais ils avaient assurément des excuses…

L’ordre du jour en question a été consacré à l’approbation de la version simplifiée des décisions administratives, à l’étude au niveau des Centres Régionaux d’Investissement, ainsi qu’à l’examen des résultats de la mise en œuvre des dispositions de la loi «55-19» relatives à la simplification des procédures administratives. LE TEMPS y fera le point au plus près dans la prochaine édition.

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