Lahcen Bahij, le regard d’un sage

Présent au FICAM 2024, Lahcen Bahij est membre du jury du Grand Prix Aïcha de l’Animation. Il a présenté la 1ère rencontre du Forum des métiers du film d’animation sous le thème ”Évolution de la production d’animation 2030-2025 : défis et perspectives”.
Fort de ses compétences techniques et de sa vision entrepreneuriale, Lahcen Bahij a fondé RedFrog, une société spécialisée dans les solutions numériques et les services de communication.
Vos impressions sur les films en compétition au FICAM 2024 ?
En ce qui concerne les films en compétition au FICAM 2024, je dois être honnête : je n’ai pas eu l’occasion de visionner toutes les sélections, mais j’ai eu l’opportunité de regarder quelques-uns d’entre eux.
Ce que j’ai pu observer m’a véritablement impressionné. La diversité artistique et culturelle présente ici est remarquable, avec des œuvres venant d’Italie, de France et d’autres horizons, chacune apportant une perspective unique. Par exemple, j’ai été captivé par un film abordant un sujet aussi inattendu que le quotidien d’un poulet. Cette diversité démontre que la créativité est omniprésente et se manifeste de différentes manières. J’espère que cela inspirera l’ensemble des artistes, étudiants, producteurs et diffuseurs marocains à embrasser cette richesse créative et à démontrer au monde entier le potentiel artistique exceptionnel du Maroc, notamment dans le domaine de l’animation.
Comment votre studio aborde-t-il les défis techniques et artistiques rencontrés lors de la création d’animations et de post-production d’images ?
Notre studio RedFrog aborde les défis techniques et artistiques lors de la création d’animations et de la post-production d’images, nous mettons l’accent sur la connexion avec notre public cible. Notre ligne éditoriale est axée sur la comédie, car nous croyons en son pouvoir universel d’engagement. Nous encourageons nos équipes à rester en contact avec le monde de l’enfance, à suivre les tendances du marché et à comprendre les évolutions du secteur. Dans un monde où la diffusion mondiale est instantanée, il est essentiel de parler au monde entier. Nous considérons les enfants comme un public exigeant mais ouvert aux contenus bien réalisés. Notre engagement envers la qualité est absolu, et nous nous entourons de professionnels passionnés qui comprennent les objectifs artistiques et les défis auxquels nous sommes confrontés. Bien que les ressources et les talents puissent être limités, nous croyons que le Maroc a un rôle important à jouer dans la scène créative mondiale.
Quels sont les projets les plus remarquables sur lesquels votre studio a travaillé récemment ?
Concernant nos projets récents, nous sommes fiers de notre travail sur des productions telles que “Garfield”, qui a connu un succès international, ainsi que l’adaptation de “Cordy”, qui sera diffusée dans 70 pays. Nous sommes également enthousiasmés par le projet “Corgi”, une série mettant en scène une famille de chiens résidant au Buckingham Palace, prévue entre 2025 et 2026. Enfin, “Smarty Pants”, une satire sociale suivant le parcours de trois enfants pendant leur dernière année de primaire et leur première année de collège, est un autre projet sur lequel nous sommes très fiers. Ces projets illustrent notre engagement à créer des contenus variés et de qualité pour notre public.
Comment votre studio intègre-t-il les dernières technologies et tendances dans ses processus de création et de production ?
Nous considérons ces innovations comme des outils qui doivent être maîtrisés par nos artistes. Nous cherchons à utiliser l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies pour faciliter le travail de nos équipes, augmenter notre capacité de production et améliorer la qualité de nos œuvres. Nous sommes convaincus que ces avancées technologiques nous permettront de hisser notre studio au niveau mondial et de continuer à produire des contenus de classe mondiale.J’ajouterais que mes aspirations incluent la contribution à l’établissement d’une industrie de renommée mondiale, mettant en lumière la créativité et l’art narratif millénaire du Maroc.
Entretien réalisé par LAIDIA FAHIM