Découverte d’une stèle funéraire préislamique près d’El Jadida

L’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine (INSAP) a publié récemment un communiqué relatif à la découverte d’une pierre tombale portant une inscription en «Tifinagh». La stèle daterait de l’ère préislamique et a été découverte dans la région de Walja, à Sidi Abed, province d’El Jadida.
Une commission composée de la Direction régionale du Patrimoine culturel ainsi que de représentants des autorités provinciales d’El Jadida, s’est rendue récemment sur les lieux de la découverte d’une stèle préislamique, découverte dans la région de Walja, à Sidi Abed. Le but : vérifier les faits et révéler tout ce qui se rapporte à cette information. Les efforts étaient toujours en cours, début mars courant, pour examiner attentivement l’emplacement de la découverte. Les efforts déployés n’ont pas encore permis de localiser précisément le site de la découverte dans toute son étendue, ce qui rend difficile le travail des archéologues spécialistes, d’après l’archéologue et directeur du Centre d’Études et de Recherches sur le Patrimoine Maroco-Lusitanien, Aboulkacem Chebri, qui a précisé que le déchiffrement que vient de révéler le Pr Abdelaziz El Khayari (INSAP), un grand spécialiste des langues amazighs anciennes dans l’ensemble de l’Afrique du Nord, offre l’opportunité de revisiter notre histoire.
Une découverte majeure
L’INSAP indique dans un communiqué que l’examen des photographies, mené par le Pr Abdelaziz El-Khayari fait ressortir qu’il s’agit d’une pierre tombale portant une inscription funéraire en ligne verticale et écrit en libyques (lettres dans lesquelles la langue berbère était écrite dans les temps anciens) dont sont dérivées les lettres «Tifinagh». L’inscription en question, précise le communiqué, appartient à l’ère ancienne avant l’avènement de l’Islam et est similaire, en termes de type et de caractéristiques, à l’épigraphie libyque utilisé dans d’autres inscriptions précédemment découvertes dans les régions de Aïn Jamâa au Sud Ouest de Casablanca, Sidi El Arbi (banlieue de Mohammedia), Nkhila (région de Settat) et Souk Jamâa (Mâaziz), entre autres.
Aboulkacem Chebri a indiqué que «Toute nouvelle découverte nous dévoile de nouvelles pages de ces siècles moins connus des historiens et des archéologues. Les zones qui n’avaient pas connu une occupation romaine sont encore mal connues et Doukkala en fait partie». Il a aussi révélé que les inscriptions dites libyques ou puniques, amazighs en général, datent le plus souvent de quelques siècles avant Jésus-Christ et qu’il s’agit de plusieurs langues et non d’une seule.
LAIDIA FAHIM