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FOCUS CARCÉRAL

L’Observatoire Marocain des Prisons met en lumière le quotidien pénitentiaire

L’Observatoire Marocain des Prisons a appelé, hier mercredi à Rabat, à la concrétisation de l’approche participative dans la gestion du secteur en vue d’humaniser les établissements pénitentiaires et améliorer leurs conditions. L’amélioration des conditions dans les établissements pénitentiaires nécessite une réforme effective impliquant tous les acteurs, notamment la société civile, tout en veillant à la qualification de l’élément humain, a indiqué l’Observatoire à l’occasion d’une conférence de presse consacrée à la présentation de son rapport annuel sur la situation des établissements pénitentiaires et des prisonnières et prisonniers au titre de l’année 2020.

La question pénitentiaire interpelle les prisons, les institutions, les pouvoir judiciaires et exécutifs, les Collectivités, les Administrations et les instances politiques, civiles et médiatiques, a considéré le rapport, présenté par le Président de l’Observatoire, Abdellatif Reffoua, précisant que chaque partie a des obligations et des responsabilités à assumer devant la Constitution, la loi et l’opinion publique. À cet égard, l’Observatoire a plaidé pour l’accélération de la mise en œuvre des amendements à la loi «98-23» régissant l’établissement pénitentiaire, en tenant compte des propositions des Associations de défense des Droits de l’Homme. Il a également souligné la nécessité de l’application des recommandations du Comité des Droits de l’Homme concernant les droits des détenus. Le rapport affirme, en outre, l’importance de préconiser la réforme du système de justice pénale afin de réduire le phénomène de la détention préventive et rationaliser son application, ainsi que l’adoption et l’incorporation dans le Code Pénal et le Code de Procédure Pénale des peines alternatives non privatives de liberté.

L’Observatoire a réaffirmé par ailleurs la nécessité de promouvoir les conditions pénitentiaires et de réaliser des avancées dans ce domaine, ce qui passe par l’harmonisation globale des lois relatives aux affaires pénitentiaires avec les normes internationales en la matière, exprimant sa disposition à participer à l’organisation de débats autour des sujets d’actualité en relation avec le secteur.

Concernant les conditions pénitentiaires en temps de pandémie du coronavirus, le rapport note que la décision de Grâce Royale au profit de 5.654 détenus (avril 2020) est une «initiative importante qui a contribué à réduire le surpeuplement carcéral et le lourd fardeau de la Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire». Le document a également relevé que selon les statistiques publiées par la Présidence du Ministère Public et la Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire, la population carcérale, en date du 31 décembre 2020, se chiffrait à 84.994 détenus, notant que la catégorie d’âge des 20-30 ans est en tête de liste de cette population (43%). S’agissant de la répartition des détenus par type de crimes, précise le rapport, les crimes de droit privé sont les plus fréquents (33%), suivis des crimes financiers (25%) et des crimes contre les personnes (16%).

En ce qui concerne les nouveaux arrivants aux établissements pénitentiaires, l’année 2020 a été marquée par une augmentation «alarmante» de leur nombre avec 14.917 personnes, souligne le rapport. Pour ce qui est de la répartition des personnes arrêtées par statut criminel, le document fait savoir que le pourcentage des détenus condamnés a atteint 54%, tandis que la proportion des prévenus a été de 46%, soit 5% de plus qu’en 2018 et 2019.

Évoquant les soins et services médicaux au sein des prisons, l’Observatoire a fait savoir que 702 cadres de santé exercent dans les établissements pénitentiaires, représentant 7% des fonctionnaires des prisons, avec un taux de couverture de 1 cadre médical pour 100 détenus et 1 médecin pour 2.500 détenus, précisant que la moyenne des consultations médicales a atteint 6 consultations par détenu, et ce, jusqu’à fin septembre 2020.

Du côté des bénéficiaires des programmes de réinsertion, 23.060 détenus ont bénéficié des activités culturelles, artistiques, sportives et religieuses, tandis que 8.401 prisonniers ont bénéficié d’une formation professionnelle et agricole. Les programmes d’alphabétisation ont permis d’accueillir 7.767 prisonniers, soit 15% des bénéficiaires des programmes de réhabilitation, alors que 4.060 ont bénéficié de programmes d’éducation et 167 de programmes d’éducation formelle. En outre, 13% des détenus ont bénéficié de concours nationaux, tandis que près de 2% ont bénéficié de la formation professionnelle et artistique et du travail.

(Source : MAP)

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