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GRAND SÉISME

Marrakech endeuillée, le Maroc mobilisé

Au moment où nous bouclions cette édition digitale de notre Magazine (samedi 9 septembre à 10h), le bilan provisoire du séisme (magnitude de 7 degrés sur l’échelle de Richter) qui a frappé hier samedi vers 23h la région d’El Haouz et Marrakech en particulier s’élevait à plus de 820 morts. Les dégâts matériels sont très importants, habitations détruites, façades  et murs fissurés, véhicules endommagés, sans compter la terreur des citoyens qui sont massivement descendus dans les rues, les avenues et les grandes places de peur d’être touchés par des répliques du séisme. Une longue nuit d’intense stress, de peur et de deuil aussi pour les familles qui ont perdu des proches dans la région de Marrakech.

Ce séisme a été ressenti dans plusieurs villes du Royaume, même si son épicentre se situait à El Haouz. Les populations de Marrakech ont fait montre d’une mobilisation spontanée pour venir en aide aux personnes sinistrées, aux côtés des autorités locales, de la Protection civile et des services sécuritaires, qui n’ont pas lésiné sur les moyens humains et logistiques. Au niveau des différents quartiers de la cité ocre, des centaines de citoyens, toutes catégories d’âges confondues, n’ont ménagé aucun effort, dans un émouvant geste de solidarité et de patriotisme, pour se joindre aux efforts déployés en cette circonstance afin de secourir les vies humaines.

De son côté, le Centre Régional de Transfusion Sanguine a lancé un appel à l’ensemble des citoyens afin de s’orienter massivement dès les premières heures de ce samedi vers cette structure de santé pour faire don de leur sang. Une mobilisation de taille est également observée au niveau de plusieurs établissements de santé de Marrakech, à l’instar du Centre Hospitalier Mohammed VI, afin de prodiguer les soins nécessaires aux blessés.

Un bel élan de solidarité communautaire

«Nous lançons un appel d’urgence à l’ensemble des citoyens, notamment ceux de la ville de Marrakech, à faire don de leur sang pour venir en aide aux blessés», a déclaré à la MAP, un responsable du Centre Régional de Transfusion Sanguine de Marrakech. Les blessés, évacués vers les différents hôpitaux et structures de santé de la ville, auront assurément besoin de quantités importantes de sang, selon ce haut responsable, précisant «le Centre ne lésine pas sur les moyens logistiques et humains, afin de réunir les conditions de réussite de cette noble opération de solidarité et d’entraide, tout en appelant à la générosité des Marocains et à leur sens élevé de responsabilité en pareille circonstance».

L’opération nationale d’acheminement des aides vers les zones touchées par le séisme ayant frappé la province d’El Haouz, a débuté immédiatement après la secousse tellurique. Au dépôt de la Protection civile d’El Arjate (Salé), sept camions chargés de couvertures, de lits de camps, de matériel d’éclairage ont été mobilisés pour apporter au plus vite l’aide aux populations des zones sinistrées. Une équipe de sapeurs-pompiers s’est employée, sans relâche dès les premières heures de ce samedi, à charger des semi-remorques pour acheminer au plus vite les aides aux populations touchées par le séisme. En plus de la Protection civile d’El Arjate, d’autres équipes de Protection civile de plusieurs régions du Royaume sont à pied d’œuvre pour apporter aide et assistance aux sinistrés.

Le séisme, rappelons-le, a frappé vendredi soir la province d’El Haouz, mais a été fortement ressenti à Ouarzazate aussi, Azilal, Chichaoua et Taroudant, selon un bilan provisoire établi tôt ce matin de samedi par le ministère de l’Intérieur.

Mais qu’en est-il des fameuses répliques tant redoutées dans le sillage d’un tremblement de terre ? «La secousse tellurique, et ses répliques, qui ont frappé, vendredi soir, la province d’El Haouz, perdent en intensité et peuvent ne pas être ressenties par la population», explique Nacer Jabour, Chef de Division à l’Institut National de Géophysique, dans une déclaration à la MAP. «La secousse, dont l’épicentre était situé dans la commune d’Ighil, à 80 km au sud-ouest de Marrakech, a été ressentie dans plusieurs villes marocaines, dans un rayon de 400 km autour de son épicentre», précise le spécialiste, expliquant que «Le choc principal a été suivi par des centaines de répliques, dont la plus forte a atteint environ une magnitude de 6 degrés».

Les principaux séismes qui ont secoué le Maroc

Historiquement, le Maroc a connu plusieurs tremblements de terre dont le plus meurtrier a fait plus de 12.000 morts à Agadir en 1960. Notre confrère La Vie Eco en a dressé, ce matin sur son site en ligne, un édifiant panorama. Le média rappelle ainsi que le 24 février 2004, vers à 2h27min, un séisme d’une magnitude 6,3 degrés sur l’échelle de Richter a frappé la région d’Al Hoceima, surprenant les habitants dans leur sommeil et occasionnant d’importants dégâts humains et matériels. L’épicentre était situé à une trentaine de kilomètres au sud-ouest d’Al Hoceima dans la zone montagneuse du Rif, à 8 km de profondeur. Ce séisme était caractérisé par la survenue de fortes répliques qui ont suivi la secousse principale et qui ont persisté pendant plusieurs semaines, contraignant la population à quitter les bâtiments et à se réfugier dans des espaces publics en plein air.

Globalement, le Maroc est situé dans une zone géographique à risques, dite zone méditerranéenne ibéro-maghrébine, située sur ce que les experts appellent la «Ceinture Sismique». C’est une région connue pour son instabilité sismique et comprenant des zones à haut risque. Il est à signaler qu’annuellement, des centaines de séismes de différentes magnitudes sont enregistrés par les stations de surveillance sismique relevant de l’Institut National de Géophysique.

Historiquement, le Maroc a connu plusieurs tremblements de terre, dont la survenance a été consignée par les historiens. En voici un aperçu :

– 28 mai 881 : un séisme effroyable frappe les deux rives du Détroit.

– 11 mai 1624 : un séisme catastrophique détruit une grande partie des villes de Taza, Fès et Meknès.

– 5 août 1660 : la ville de Melilia est secouée par un violent séisme faisant des dégâts matériels considérables.

– Juillet 1719 : les villes côtières marocaines enregistrent un violent séisme qui a également détruit une partie de la ville de Marrakech.

– 1731 : un séisme détruit une grande partie de la ville d’Agadir.

– 1 et 18 novembre 1755 : le séisme qui a frappé Lisbonne détruit quelques villes côtières marocaines.

– 29 février 1960 : un séisme dévastateur d’une magnitude de 5,7 degrés sur l’échelle de Richter, détruit la ville d’Agadir, faisant 12.000 morts et d’importants dégâts matériels.

– 24 février 2004 : un violent séisme d’une magnitude de 6,3 degrés sur l’échelle de Richter frappe la ville d’Al Hoceima et ses régions, faisant près de 628 morts et causant des dégâts matériels considérables.

La secousse enregistrée hier, 8 septembre 2023, de magnitude 7 sur l’échelle de Richter est la plus violente jamais enregistrée depuis que l’on dispose d’instruments de mesure au Maroc.

H. E. avec MAP

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