Abdel-Ilah Chahidi, dompteur de signes

C’est l’un des artistes-peintres les plus talentueux de sa génération. C’est aussi l’un des plus attachants et des plus accessibles. Il s’agit d’Abdel-Ilah Chahidi auquel «LE TEMPS» a rendu visite dans son atelier. Un moment de pur plaisir entre immersion dans l’univers des couleurs et échange d’idées sur la créativité picturale.
Par HASSAN NADIR
Abdel-Ilah Chahidi est un pur produit de l’école picturale moderne au Maroc. Artiste peintre surdoué, il vit et travaille à Mohammedia. Né en 1959 à Casablanca, il a été l’un des lauréats de l’École des Arts Plastiques de la mégapole et diplômé du Centre Pédagogique Régional de Rabat. Il a aussi porté la casquette de Président de l’Association des Artistes Peintres de Mohammedia, ville pour laquelle il porte une passion inextinguible. Nous lui avons rendu visite dans son atelier à Mohammédia où il nous a déclaré : «je dis toujours à propos de mes œuvres qu’elles ont un symbolisme clair. Comme j’aime qualifier mes œuvres de «réalisme magique», j’utilise souvent certains symboles que je juge adaptés à mon expérience artistique. Vous remarquerez que dans mes œuvres, je répète certains symboles et signes de manières différentes car ils m’ont affecté au cours de mon vécu. C’est quelque chose qui est en harmonie avec mon mode de travail artistique et mon style. Parmi ces symboles, la présence permanente du corps de la femme dans ses divers détails, le pigeon voyageur, les oiseaux, les doigts qui bougent avec coquetterie, les yeux perçants, les ailes qui transportent les amoureux et les rêveurs…».
Un parcours fulgurant
Créateur à la sensibilité à fleur de peau, Abdel-Ilah Chahidi est unanimement considéré comme une figure majeure du nouveau courant pictural. Il a un don naturel à faire parler la matière, à faire vibrer les couleurs et à transcender les horizons de l’inspiration. Certains de ses tableaux en genèse pendant le jour voient leur aspect transformé dans la nuit, affichant de nouvelles gammes chromatiques, de nouveaux éclats de lumière. Ambassadeur de la Mondial Art Académia, ce plasticien chercheur est hypersensible. Dans ses études des «connotations rhétoriques de la femme en tant que mythe vivant», il capte et restitue en couleurs alchimistes la beauté à la fois apparente et latente des figures dans une gestualité généreuse et une fluidité toute en nuances surprenantes.
Précisons qu’Abdel-Ilah Chahidi a expos ses œuvres depuis 1981. Parmi les grandes qui ont accueilli ses travaux, le Centre Culturel Casablanca, Bab Rouah à Rabat, le Théâtre Municipal El Jadida, le Centre Culturel Mohammedia, le Complexe Culturel Sidi Belyout de Casablanca… A partir de 1993, il a commencé à exposer ses œuvres à l’étranger, notamment en France (Paris) et en Espagne (San Pedro). En 2015, il a été fait Chevalier Académicien de la Mondial Art Academia. Il a aussi reçu un hommage appuyé de la Faculté des Lettres de Mohammedia. En 2016, l’artiste a émerveillé l’assistance et les critiques d’art au 4ème Salon d’Automne d’Amérique Latine au Brésil (Sao Paulo), puis au Forum International d’Art Contemporain en Angleterre (Londres), à la Foire Internationale d’Art en Espagne (Barcelone). Abdel-Ilah Chahidi a par ailleurs été élu Meilleur Artiste Peintre Arabe dans la catégorie «Surréalisme» lors du «The Arab Group». Il a aussi raflé de nombreuses distinctions dont le Prix «Guerrieri Di Riace» pour sa carrière artistique et le Prix «Victor Hugo» pour les Droits de la Femme. Il a également représenté le Maroc dans l’un des rendez-vous phares de l’art contemporain dans le monde, le «Tokyo International Art Fair», tenu au Japon en mars 2017.