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CONJONCTURE

2022 : les fondamentaux de l’économie marocaine sont sains

Après avoir sombré dans la récession en 2020, à cause de la crise sanitaire, un regain d’optimisme sur les perspectives économiques au Marco et dans le monde s’est confirmé en 2021 et se confirme encore mieux pour 2022, comme en attestent les derniers baromètres conjoncturels disponibles. La Direction des Études et des Prévisions Financières (DEPF) en fait état dans sa dernière analyse.

Il est utile de le rappeler pour apprécier la perspective de l’actuelle dynamique qui intéresse le Maroc et de nombreux autres pays : 2021 aura été clairement l’année du redressement de toutes les économies, qui se sont appuyées sur les mesures de relance déployées par les gouvernements et la mise en œuvre des programmes de vaccination contre le «Covid 19». Cependant, cette embellie demeure entachée d’incertitudes et de risques qui pourraient contrarier les dynamiques de reprise à l’œuvre. Il s’agit, notamment, de l’apparition de nouveaux variants du coronavirus, de l’acuité des contraintes qui pèsent sur la sécurisation des approvisionnements et de l’orientation à la hausse des cours mondiaux des matières premières.

Bonne reprise de la demande
Cela étant, au Maroc comme à l’échelle internationale, la situation économique et financière, amorcée en 2021, confirme son redressement graduel. Les mesures de soutien déployées par l’État depuis le déclenchement de la crise sanitaire, conjuguées aux bons résultats de la campagne agricole, ont favorisé un rebond exceptionnel de l’économie marocaine. Cette dynamique de reprise observée a concerné l’ensemble des secteurs, à l’exception du tourisme et du transport aérien qui ont continué à subir, comme ailleurs dans le monde, les effets de la crise. Cette situation a poussé les pouvoirs publics à adopter un plan d’urgence de 2 milliards de DH avec de nouvelles mesures de soutien au secteur touristique.
Sur le plan de la demande, la reprise se confirme également, portée par la bonne tenue des dépenses de consommation des ménages dans un contexte d’évolution modérée de l’inflation et d’amélioration des revenus. Il en est de même pour l’investissement dont l’effort s’est consolidé, bénéficiant de l’évolution favorable des importations des biens d’équipement et des recettes des IDE (investissements directs étrangers), la dynamique de créations d’entreprises ainsi que le maintien de l’effort d’investissement public.
Du côté du commerce extérieur, les exportations marocaines se sont raffermies avec un rythme soutenu et ont retrouvé leur dynamisme à deux chiffres, profitant de l’amélioration de la demande mondiale adressée au Maroc. En parallèle, les importations ont enregistré une hausse remarquable en lien avec la dynamique de l’activité économique et la reprise de la demande intérieure. Compte-tenu de ces évolutions, les réserves internationales du Royaume affichent un niveau très soutenu, représentant 6 mois et 17 jours d’importations de biens et services.
Sur le plan des finances publiques, l’exécution de la Loi de Finances fait ressortir un bon comportement des recettes (taux de réalisation de 108%), notamment fiscales, qui a permis de compenser largement la hausse des dépenses. Cette évolution s’est soldée, à fin décembre 2021, par un déficit budgétaire avoisinant 6% du PIB, en amélioration de 1,6 point par rapport à l’année précédente.

Le tourisme et l’aérien impactés…
S’agissant du financement de l’économie, la croissance des crédits bancaires a légèrement ralenti à la fin de novembre dernier. Cette évolution fait suite notamment à la baisse des crédits au secteur financier et au ralentissement de la croissance des crédits aux secteurs non financiers. Les indices boursiers «MASI» et «MADEX», ont clôturé l’année dernière sur une évolution positive.
S’agissant des tendances sectorielles, il faut signaler que le secteur primaire a connu une bonne performance des exportations agricoles et agro-alimentaires (+10,2%) et un redressement du volume des débarquements de la pêche côtière et artisanale (+2,8%). Concernant le secteur secondaire, il y a eu une reprise soutenue de l’activité, notamment au niveau des secteurs du BTP (ventes de ciment : +14,8% à fin 2021), de l’énergie électrique (production : +6,1% à fin novembre) et des industries manufacturières (+9,5% à fin septembre), parallèlement à l’évolution positive du secteur extractif (production de phosphate : +1,8% à fin novembre). Pour ce qui est du secteur tertiaire, il faut souligner une performance positive de l’activité des télécommunications (+8,2% pour le parc mobile et +17,8% pour l’internet à fin septembre) ainsi qu’une poursuite du redressement progressif entamé en juin 2021 des indicateurs du transport aérien (passagers : +38,9% à fin 2021) et du secteur touristique (+34% pour les arrivées à fin 2021 et +21,5% pour les nuitées à fin octobre), quoiqu’en-deçà de leur niveau d’avant crise. Une évolution qui affectée ensuite par la suspension des vols, décidée fin novembre dernier et levée le 7 février courant.
La consommation des ménages a poursuivi son redressement consécutivement à l’évolution favorable des revenus, en lien avec les bons résultats de la campagne agricole, la bonne dynamique des transferts des MRE (+41,1% à fin novembre), la consolidation de la reprise des créations d’emplois (+572.000 emplois rémunérés au T3-2021) et l’accroissement des crédits à la consommation (+2,3% à fin novembre), dans un contexte d’inflation modérée (+1,4% à fin 2021).
Pour ce qui est de l’investissement, il faut noter une poursuite de sa reprise en phase avec le maintien du raffermissement des importations des biens d’équipement (+12,2% à fin novembre), des recettes des IDE (+10,2% à fin novembre) et des créations d’entreprises (+25% à fin novembre), parallèlement à l’effort soutenu de l’investissement budgétaire.

Le déficit commercial se creuse
En matière d’échanges extérieurs, il faut souligner un accroissement du déficit commercial de 26,4% à fin novembre 2021, sous l’effet d’une hausse des importations (+24%) plus importante que celle des exportations (+22, 5%). En matière de finances publiques, une atténuation du déficit budgétaire est relever, de 13,9% (11, 5 milliards DH) par rapport à l’année précédente, pour se situer à 70, 9 milliards de DH à fin 2021. Cette évolution englobe en particulier un raffermissement des recettes ordinaires (+11,6 %) plus important que celui des dépenses globales (+ 4, 9 %). Rapporté au PIB, le déficit budgétaire s’est amélioré de 1,6 point pour s’établir à 6%.

E. D.

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